Porc : le marché chinois entame un nouveau cycle
Le marché du porc en Chine est entré dans un nouveau cycle. Il est annoncé différents des autres pour de multiples raisons.
Le marché du porc en Chine est entré dans un nouveau cycle. Il est annoncé différents des autres pour de multiples raisons.
A compter de mi-mai, le marché du porc en Chine a entamé un nouveau cycle selon une étude de Rabobank publiée en septembre. Ce nouveau cycle a commencé avec une soudaine hausse du prix du porc. Toutefois, il devrait être différent des anciens. En effet, le marché est plus consolidé, l’économie progresse de manière plus modérée et les orientations sociales ont changé. Par ailleurs, les politiques, les nouvelles structures industrielles et les tendances de consommations seront les principales influences.
Moins de volatilité des prix
Les prix devraient être moins volatiles au cours de ce cycle a annoncé la Rabobank. Les prix ont été très volatiles entre le début de la peste porcine africaine et le premier semestre de l’année 2022.
Le cycle actuel est annoncé plus court et plus consolidé car plus d’acteurs auront la capacité de répondre à la demande des consommateurs. Les grands exploitants vont poursuivre leur expansion. Les plus petits vont perdre des parts de marché. Néanmoins, ils conserveront une position solide dans les régions éloignées et montagneuses.
Un interventionnisme plus accentué
Le gouvernement chinois interviendra davantage sur le marché local car la viande porc joue un rôle prépondérant dans l’économie nationale et est un facteur clé pour garantir la sécurité alimentaire. Par le biais de différentes politiques, il veillera à assurer la stabilisation de la production de porc. Le gouvernement a mis en place des mesures de soutien aux entreprises d’élevage et aux abattoirs. Il octroie également davantage de subventions monétaires et puise dans ses réserves de viandes congelées pour réduire l’inflation. Enfin, le développement technologique devrait recevoir davantage d'investissements. Il permettrait de réduire les contaminations en cas de maladie, de réduire le travail manuel, les coûts de production, de mieux planifier la production et d'améliorer l'efficacité dans les cinq à dix ans à venir.
Une industrie plus solide
La consolidation du secteur industriel devrait s’accentuer lors de ce nouveau cycle. Ceux qui sortiront gagnants de ce nouveau cycle ne seront pas uniquement ceux qui ont circonscrit les coûts mais également ceux qui auront été capables d’intégrer les chaines d’approvisionnements.
Retour des importations chinoises
Les importations de viande de porc vont progresser et retrouver leurs niveaux habituels. La Chine restera le premier importateur mondial.
La Rabobank s’attend à une stabilisation des importations de viande de porc au cours des années à venir. En revanche, le volume sera plus élevé que les niveaux d'avant la peste porcine africaine, soit environ 3 à 3,5 millions de tonnes métriques. Certains pays de l’Union européenne (Espagne et Danemark) devraient continuer d’accentuer leurs exportations vers la Chine au cours du premier semestre 2022. Le Brésil est annoncé comme le pays qui pourrait drastiquement augmenter ses parts de marché en Chine.
Une segmentation de la consommation
Les consommateurs montreront plus d'intérêt pour les produits pratiques et à valeur ajoutée (prêts à consommer, prêts à cuisiner et prêts à réchauffer). Le secteur de la transformation secondaire devrait être stimulé durant ce nouveau cycle. Par ailleurs, certains consommateurs (classe moyenne et jeunes générations) prendront de plus en plus en compte la nutrition, la santé, la sécurité alimentaire, la fraîcheur et le goût, en plus du prix. Les canaux de distribution également évoluer. En effet, la combinaison de la restauration en ligne et hors ligne et de la vente au détail de produits alimentaires lors de la pandémie de covid-19 a donné naissance à de nouvelles habitudes d'achat des consommateurs.
Des incertitudes
En parallèle de ces prévisions, plusieurs incertitudes demeurent. Tout d’abord, le ralentissement de l’économie pourrait réduire la demande en porc des ménages. De plus, les changements climatiques pourraient avoir des des conséquences sur la production de céréales et faire augmenter les prix de ces denrées nécessaires à l’alimentation du porc. Les répercussions sur les prix en rayon ne seraient alors pas négligeables.