Mauvaise semaine pour le sucre, le café et le cacao
La livre de sucre brut a atteint jeudi 10,80 cents, à son plus bas depuis près de onze ans, tandis que la tonne de sucre blanc touchait le même jour 310,60 $, à son plus bas depuis un mois. L’Inde, qui dispute cette année la place de plus grand producteur mondial de sucre au Brésil, a décidé mercredi de soutenir l’industrie de ses raffineries en leur fournissant 55,38 milliards de roupies (environ 762 millions de dollars) et en acceptant l’exportation de 5 millions de tonnes (Mt) de sucre. Selon l’Association des raffineries indiennes de sucre, l’Inde va commencer la saison 2018-2019 avec des stocks de plus de 10 Mt, alors que la production devrait atteindre un niveau record de 35 Mt. La chute des prix ne décourage pas les agriculteurs, puisque les prix sont fixés par le gouvernement, qui souhaite ménager cet électorat avant les élections de mai.
Arabica et robusta ont aussi reculé la semaine dernière. Selon les données mensuelles de la Fédération européenne du café, les stocks des ports européens s’élevaient à 705 483 sacs fin mai, soit une hausse de 16 111 sacs sur le mois. En prenant en compte les stocks déjà sortis des ports mais pas encore raffinés, l’Europe a probablement plus de 13 semaines de réserves avec une consommation normale. Ces données ont ajouté au pessimisme des marchés dû à une surabondance de l’offre. Les regards se tournent désormais vers la récolte d’octobre à janvier en Amérique latine. Au vu des cours, une partie de la récolte devrait rester sur les arbres dans les zones montagneuses difficiles d’accès, sauf en Colombie où la main-d’œuvre vénézuélienne est disponible.
Les prix du cacao restent volatils car il n’y a pas de consensus sur la prochaine récolte. Les producteurs africains ont fait état d’une météo clémente ce qui pèse sur les prix. Mais l’air est humide en Afrique de l’Ouest, ce qui laisse craindre que la pourriture brune du cacao ne se propage.