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Mauvais début de saison pour les saucisses de porc à griller

Le manque d’ensoleillement et l’inflation expliquent un démarrage difficile pour les ventes de saucisses à griller en cette première partie de l’année.

Mauvais départ pour les saucisses de porc à griller
© Virginie Pinson

Carton rouge pour les saucisses de porc à griller vendues en libre-service. Les Français les cuisinent à la poêle, au barbecue ou à la plancha, mais au cours des quatre premiers mois de 2023, les achats des ménages ont chuté de 13 % sur un an, d’après NielsenIQ pour Inaporc. Le recul en volume, toujours sur un an, était plus marqué en mars (-21 %), contre un repli de 16 % entre avril 2023/2022 et de 5 % entre février 2023/2022.

Au cours de ces quatre mois, deux éléments expliquent ces mauvais résultats. Le premier, l’ensoleillement. Il joue un rôle prépondérant dans la consommation de ce produit. « La consommation de grillades est climato-dépendante, et avec un début d’année moins ensoleillé que l’an dernier, la consommation de viandes et de saucisses de porc à griller est à la peine, bien que depuis le confinement les Français aient pris goût à la cuisine en extérieur », a expliqué Valérie Diot, responsable de la consommation et de la distribution à l’Ifip. Au-delà du climat et de la météorologie, « c’est surtout l’inflation qui donne le ton à ce recul de la consommation de saucisses de porc à griller », a-t-elle ajouté.

Des prix en hausse

De nombreux Français limitent la consommation de ce produit. Le prix moyen de la saucisse de porc à griller a progressé avec l’inflation. La saucisse de Toulouse a pris 2,4 % en valeur en rayon libre-service entre la période janvier-avril 2023 et janvier-avril 2022, selon NielsenIQ pour Inaporc. Par ricochet, les achats des ménages se sont contractés de 8 % en volume. Même tendance pour la chipolata, elle a bondi de 9,1 % en valeur pour un reflux de 13 % en volume, toujours comparée à la même période. L’effet prix est important sur ces produits.

Des reports en chips et offres apéritives

« Ces produits coûtent de plus en plus cher. Pour autant, les Français ne veulent pas renoncer au plaisir et à la convivialité de la consommation en extérieur. Or, les offres apéritives ludiques et gourmandes, plus accessibles en prix, se développent et entrent en quelque sorte en concurrence sur le terrain de la convivialité », a souligné Valérie Diot. Les consommateurs se tournent vers d’autres produits comme les chips, les tartinables et, plus largement, vers les offres apéritives. Eux aussi sont frappés par l’inflation. « L’usage en apéritif vaut aussi pour la catégorie des pâtés et rillettes dont la hausse est de 15,3 % (en valeur), mais qui affiche pourtant +0,3 % en volume, selon les données de NieslenIQ au cours des quatre premiers mois 2023 comparés à la même période en 2022 », selon Valérie Diot.

Par ailleurs, pour ces produits, les ménages peuvent davantage procéder à des arbitrages, en s’orientant vers des formats plus petits ou en achetant des marques nationales ou des MDD plutôt que du bio. C’est moins le cas pour les saucisses à griller qui sont essentiellement portées par des produits neutres, sans marque.

Les grillades se diversifient

Malgré son mauvais départ au cours des quatre premiers mois de 2023, les grillades restent un incontournable en France. L’offre se structure en conséquence. « Les produits carnés à griller ne se limitent plus uniquement aux saucisses et aux côtes de porc. L’offre à destination d’une consommation en barbecue s’élargit au sein des viandes et de la saucisserie, notamment en ciblant une clientèle plus jeune. Il existe une multitude de déclinaisons comme les émincés, sautés, marinés et autres produits à goût qui se développent sur le marché français », a indiqué Valérie Diot, responsable de la consommation et de la distribution à l’Ifip. Et le potentiel de développement reste important si on se réfère au géant américain.

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