Matières premières : les défis de la biscuiterie
La hausse irrésistible des prix du blé français agite le milieu agricole et désormais les politiques, à tel point que Bruno Le Maire s’est empêtré mardi dans une succession de déclarations contradictoires sur une possible limitation des exportations françaises. Les productions animales sont très touchées par les hausses des céréales. D’autres secteurs de l’industrie, comme la biscuiterie-pâtisserie, s’inquiètent aussi. D’autant plus que la répercussion sur la grande distribution se révèle parfois périlleuse. Si pour le géant Kraft, qui prévoyait en septembre une progression de sa marge brute, passer des hausses de prix ne semble pas très compliqué, pour de plus petits opérateurs comme les Bretons Le Ster, la Mère Poulard ou Traou Mad, l’opération s’avère plus délicate. Ces entreprises ont souvent recours à des contrats d’approvisionnement pour se prémunir contre la volatilité mais sur certaines matières premières, comme le beurre frais, pas moyen de se couvrir. Or la grande distribution n’hésite pas à s’approvisionner hors de France quand les hausses de tarifs deviennent trop importantes. Au détriment de la qualité, déplore le Syndicat des biscuits et gâteaux de France, qui souligne les efforts réalisés en matière de nutrition par les fabricants français. Cette situation difficile pourrait contribuer à des mouvements de concentration dans le secteur de la pâtisserie industrielle.