L’OMS en guerre contre le sel, le sucre et le gras
La mortalité, la morbidité et l’incapacité attribuées aux principales maladies non transmissibles représentent actuellement environ 60 % de l’ensemble des décès et 47 % de la charge mondiale de morbidité et ces chiffres pourraient atteindre respectivement 73 % à 60 %, d’ici 2020, selon l’Organisation mondiale de la santé. Or, les maladies non transmissibles sont déterminées par une forte consommation d’aliments très caloriques (mais pauvres en nutriments) et riches en graisses, en sucres et en sel ; une diminution de l’exercice physique et la consommation de tabac. Partant de ce constat inquiétant, l’OMS a soulevé le problème l’année dernière et proposera une « stratégie mondiale pour l’alimentation, l’exercice physique et la santé », cette semaine à l’occasion de son assemblée mondiale. La résolution qui devrait être adoptée d’ici samedi préconise entre autres : de réduire la consommation de graisses saturées et d’acides gras trans, de limiter la consommation de sucres libres et de sel (toutes sources confondues) et de consommer davantage de fruits, légumes, légumineuses, céréales complètes et noix. L’OMS recommande aussi la pratique de 30 minutes d’un exercice physique « régulier d’intensité modérée presque tous les jours de la semaine».
Pour parvenir à ces résultats, l’OMS encourage les États à mener des politiques qui aident à avoir une alimentation plus saine. L’organisation pousse notamment les pays, comme la France, qui a déjà mis en place des politiques incitatives pour la consommation des fruits et légumes, à aller plus loin en prenant des mesures supplémentaires pour réduire la teneur en sel des aliments préparés, le recours aux huiles hydrogénées et la teneur en sucre des boissons et en-cas sucrés. Par exemple, « l’État peut influencer les prix moyennant des taxes, des subventions ou la fixation directe des prix de façon à promouvoir une alimentation saine et l’exercice physique tout au long de la vie », propose l’OMS. En outre, la résolution recommande directement aux IAA de « limiter la teneur en graisses saturées et en acide gras trans, en sucre et en sel des produits existants» et « d’avoir des pratiques de commercialisation responsables qui vont dans le sens de la stratégie surtout auprès des enfants ».