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L’industrie de l’amidon a de quoi s’inquiéter

Les producteurs français d’amidons, de fécules et d’ingrédients dérivés ont fait part des incertitudes qui mine leur industrie, lors de leur Assemblée générale.

© Usipa

L’Union des syndicats des industries des produits amylacés et de leurs dérivés (Usipa) représente 4 industriels transformateurs de grains et de pomme de terre féculière implantés dans le quart nord-est de l’Hexagone : Roquette, Tereos, ainsi que Cargill et ADM France. L’Usipa représente aussi les fabricants de caramels destinés à l’industrie alimentaire ou l’artisanat : Metarom, Nigay, Pecner et Sethness Roquette. Ces industriels ont partagé leurs points de vue sur la conjoncture et les perspectives de leurs filières lors de l’assemblée générale de l’Usipa, ce 28 septembre à Paris.

Incertitudes en 2023

Après une année 2022 de croissance, 4,8% à 3,3 milliards d’euros de chiffre d’affaires, dont 75% à l’export, les industriels ressentent un ralentissement de l’économie mondiale depuis le derniers trimestre 2022. Leurs coûts en matières premières, céréales et pomme de terre féculière, sont restés élevés jusqu’au début de 2023. Les coûts de l’énergie, du gaz essentiellement, le sont encore. Leurs coûts salariaux sont en hausse ainsi que leurs coûts de maintenance. « 2023 est une année pleine d’incertitudes », a déploré Mariane Flamary, déléguée générale.

A court terme, l’approvisionnement de pomme de terre féculière en 2023 fait oublier la catastrophique récolte de 2022. A long terme, la régression de la culture de maïs grain préoccupe les industriels, tous en transforment, sauf ADM. L’industrie est marquée par la fermeture prochaine de la féculerie Tereos d’Haussimont dans la Marne.

La décarbonation est un enjeu crucial de la transformation. L’Intensité énergétique forte repose essentiellement sur le gaz. Le secteur étant déjà engagé dans la décarbonation depuis 2015, l’Usipa pense à trois leviers pour renforcer celle-ci : l’électrification massive, le recours accru à la biomasse énergie, la poursuite des efforts d’efficacité énergétique. Afin d’arriver en 2030 à 40% ou 50% d’énergie en moins par rapport à 2015 (16% déjà réalisés). Des leviers ne dépendant pas que des industriels. Son coût, d’ici à 2030, est estimé d’1,1 à 14 milliards d’euros.

Enjeux environnementaux

La forte consommation en eau des procédés a conduit le secteur à réduire de 13% sa consommation au cours des quatre dernières années. Celui-ci attend les mesures réglementaires qui permettraient de réutiliser une partie des eaux.

Le marché européen de l’amidon est relativement protégé. Les industriels redoutent les projets d’accords commerciaux qui réduiraient les droits de douane à l’avantage d’industriels asiatiques ou sud-américains.

Enjeux commerciaux

Les ventes à forte valeur ajoutée et les protéines végétales ne suffiront pas à garantir l’équilibre économique des implantations françaises. Les commodités représentent une part importante de leurs revenus. « Il faut qu’on puisse continuer à vendre notre sirop de glucose », a assuré Marie-Laure Empinet, directrice des relations extérieures de Roquette (et ancienne présidente de l’Usipa).   

Les amidonniers et leurs marchés

4 amidonniers et leurs 10 sites industriels concentrés dans le quart nord-est de l’Hexagone :

  • Roquette, qui transforme du blé, du maïs, de la pomme de terre féculière et du pois ;

  • Tereos, transformant du blé du maïs et de la pomme de terre ;

  • Cargill du blé et du maïs ;

  • ADM du blé uniquement.

L’industrie française des produit amylacés occupe une première place communautaire, avec 30% de la production, devant l’Allemagne et les Pays-Bas.

L’industrie alimentaire et la pharmacie sont les principaux débouchés. Les premiers débouchés alimentaires sont les secteurs de la confiserie, des aliments pour animaux, des entremets et crèmes glacées.

L’exportation est essentiellement européenne : Allemagne, Belgique, Pays-Bas, ainsi que le Royaume-Uni, et la Norvège.

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