Sécurité sanitaire
Les salmonelles, deuxième cause de zoonose en Europe
L’Efsa affirme dans un rapport sur la salmonelle que la bactérie a touché 48 000 personnes dans l’UE. Sa présence en élevage avicole diminue malgré la résistance de l’un des sérotypes. Le rapport suggère un meilleur contrôle des carcasses dans le secteur porcin.
La salmonellose, maladie due à la bactérie Salmonella, a été en 2018 la deuxième cause d’infection gastro-intestinale chez l'être humain dans l’Union européenne (UE) avec près de 92 000 cas, indique le rapport annuel sur les tendances et les sources des zoonoses, publié au mois de décembre 2019 par l’Efsa et le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDPC). La première cause étant la campylobactériose, responsable de près de 250 000 cas signalés en 2018 dans l’UE. Les salmonelles sont responsables de près d’un foyer épidémique d’origine alimentaire sur trois, avec 1581 signalements (dont 67 % provenant de Slovaquie, Espagne et Pologne) sur un total de 5146 foyers épidémiques dans les 28 États membres de l’UE.
En 2018, 48 000 personnes ont été affectées par des salmonelles, principalement à la suite de consommation d’œufs ou de produits contenant de l’œuf. Un foyer épidémique de maladie d’origine alimentaire est un incident au cours duquel au moins deux personnes contractent la même maladie à partir des mêmes aliments ou des mêmes boissons contaminés.
Salmonella Enteritidis et Salmonella Typhimurium (ainsi que ses variantes) sont les deux sérotypes de salmonelles les plus signalés chez les humains, comptant pour 80 % à elles deux des zoonoses dans l’UE en 2018. Vient ensuite Salmonella Newport qui supplante la Salmonella Derby par rapport à l’an passé. Ce changement est dû à la Belgique, qui a pris la mesure de ce sérotype en 2018.
S. Infantis fait de la résistance chez les volailles
La plupart des pays de l’UE ont noté une baisse des détections de salmonelles dans les élevages avicoles sur la période 2009-2018, bien que cette tendance semble s’être stabilisée depuis 2014, traduisant une meilleure surveillance et gestion des salmonelles sur le continent. Salmonella Infantis reste néanmoins très présente tout le long de la chaîne de production des volailles et présente aujourd’hui des hauts niveaux de résistance aux antibiotiques, notamment chez les poulets de chair.
Des expériences ont mis en évidence que la bactérie n’atteignait pas les animaux par l’intermédiaire des éleveurs, mais bien à cause de facteurs environnementaux. Autre zone d’ombre : les élevages de dindes constituent une exception, car la présence de salmonelles n’y a pas diminué ces dix dernières années.
Les contrôles des carcasses porcines sont à harmoniser
Derrière l’œuf et la viande de volaille, c’est la viande de porc qui est un facteur responsable de nombreux cas de salmonelloses humaines. Le rapport de l’Efsa pointe un manque d’harmonisation des programmes de contrôle selon les pays européens des carcasses porcines. La Commission européenne a renforcé la supervision des autorités compétentes de chaque pays pour les autocontrôles dans les abattoirs des carcasses porcines en matière de détection de salmonelles.
En 2018, la comparaison entre les données fournies par les opérateurs du secteur et par les autorités compétentes montre que les échantillons positifs aux salmonelles issus des contrôles officiels sont significativement plus élevés que ceux des contrôles internes. « Cette différence mérite une enquête plus approfondie », peut-on lire dans le rapport.
Des biais de mesure selon les pays
Les signalements de salmonelloses chez les humains varient selon les pays membres de l'Union européenne, les systèmes de surveillance alimentaire n’ayant pas les mêmes exigences et pratiques d’échantillonnage. Le rapport de l’Efsa indique que les pays qui ont signalé le moins de présence de salmonelles dans les aliments sont aussi ceux qui ont le plus haut taux d’hospitalisation de consommateurs touchés par la salmonellose.