Les protéines végétales, un marché en plein essor
Parmi les différentes sources de protéines alternatives, les légumineuses et légumes secs sont aujourd’hui les plus répandus. Le marché mondial des protéines végétales devrait représenter près de 10 milliards d’euros en 2018.
Selon une étude de 2016 de la société Lux Research, la demande mondiale en protéines alternatives, c’est-à-dire nonissues de la viande ou du poisson, devrait doubler d’ici à 2024. Une croissance qui devrait perdurer les années suivantes, la consommation de protéines alternatives devant atteindre 307 millions de tonnes en 2054, pour représenter un tiers de la consommation totale de protéines.
Sur les substituts de viande plus spécifiquement, une étude de la société Accuray Research estime, au niveau mondial, que ce marché va croître de 7,9 % par an pour atteindre 7,48 milliards de dollars en 2025. Parmi les différentes sources de protéines alternatives, les protéines végétales ont le vent en poupe. Évalué à 6,9 milliards d’euros en 2013, ce marché devrait croître de 42 % d’ici à 2018, pour atteindre 9,8 milliards d’euros, selon l’agence Nutrimarketing. Lux Research prédit une prédominance du soja pour les dix prochaines années. « La consommation de soja va continuer à augmenter dans la future décennie, pour atteindre 31 millions de tonnes et représenter plus de 80 % du marché des protéines alternatives en 2024 », écrit l’entreprise.
+18 % de références en France
En France, les protéines végétales connaissent également un véritable essor. D’après la dernière étude de référencement, réalisée tous les deux ans par le Groupe d’étude et de promotion des protéines végétales (GEPV) auprès d’une vingtaine de magasins de la région de Clermont-Ferrand, le nombre de produits alimentaires contenant des protéines végétales a progressé de 18 % entre 2013 et 2015. Les enquêteurs se sont intéressés aux listes d’ingrédients, pour rechercher les mentions « farine de lupin », « gluten de blé », « protéines de soja » par exemple.
Les produits au tofu n’ont pas été intégrés à l’étude. Les trois rayons contenant le plus de produits avec protéines végétales, qui représentent à eux seuls près de 80 % des produits en contenant, sont la boulangerie-viennoiserie-pâtisserie (BVP), le traiteur et le rayon charcuteries et préparations à base de viandes. « Le rayon traiteur connaît la plus forte hausse, avec une augmentation du nombre de produits contenant des protéines végétales de 46 % entre 2013 et 2015 », précise l’étude du GEPV.
Le blé, très utilisé en France
Si au niveau mondial, le soja reste la source d’ingrédient protéique végétal la plus répandue, le blé est majoritaire dans les produits français, en particulier en BVP. « Le soja et le pois se retrouvent principalement dans les préparations à base de viandes », note le GEPV. Le pois a enregistré une légère baisse du nombre de produits référencés, 204 en 2015 contre 218 en 2013. La présence de soja a été relevée dans 875 produits en 2015, pour plus de la moitié issue du rayon viandes.
Une bonne image
Si les perspectives de croissance des protéines végétales sont aussi bonnes, c’est notamment parce qu’elles bénéficient d’une bonne image auprès des consommateurs. Ainsi, 44 % des Français estimaient, dans le baromètre GEPV 2016, qu’il y a autant de protéines dans les légumineuses et légumes secs que dans la viande, alors qu’ils n’étaient que 40 % à le penser en 2014 et 34 % en 2011.