Les places
Certains des pays qui nous rejoindront en mai ayant cru comprendre à Nice qu’ils seraient en bonne place à la table de l’Union, refusent maintenant de siéger ailleurs qu’aux places d’honneur. Or il y a moins de places à prendre que d’honneurs revendiqués. On devrait rassurer ces turbulents invités : on sert les mêmes plats au centre et au bout de la table, ils ne manqueront de rien, c’est même cela le principe de la solidarité communautaire. A Paris c’est la même chose, on commence à trépigner autour d’un certain fauteuil. Certes, dans ce bas monde, les places assises sont comptées, les bons sièges sont rares et les gens debout jettent un regard sauvage sur les gens assis. Pourtant, le train roule à la même vitesse pour tous, illustrant le principe de l’égalité républicaine. Ainsi démontre-t-on que les affaires humaines seraient sous l’emprise de bas sentiments comme l’ambition, la cupidité ou la vanité, tandis que les affaires publiques répondraient au seul appel des grands principes. C’est ce qui met la sphère politique à l’abri des premiers, et rend les comportements privés sourds aux seconds, cela va sans dire.