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Afrique centrale
Les IAA angolaises manquent de moyens

Les filières agroalimentaires en Angola peinent à couvrir la consommation locale et doivent lutter contre l’offre mondiale moins chère. Le pays possède un bon potentiel, mais manque d’infrastructures de transformation et de conservation.

Athénaïs Pinard-Legry, chargée d'études internationales à Business France Paris.
© DR

Malgré les séquelles encore visibles de la crise économique qui a sévi dans le pays en 2014, l’Angola présente un contexte économique favorable, avec une croissance du PIB de 2,25 % en 2018, et une forte volonté des autorités publiques de développer les filières agroalimentaires industrielles. Le secteur manque toutefois de moyens techniques : les produits locaux doivent se battre contre l’offre mondiale moins chère. « Le pouvoir d’achat des consommateurs a beaucoup de mal à décoller », explique Athénaïs Pinard-Legry, chargée d’études internationales à Business France Paris.

La production animale du pays est aujourd’hui très faible et ne permet pas de couvrir la consommation de l’Angola. « Les éleveurs manquent de matériel au niveau des transports, de bâtiments d’élevage et d’abattoirs », souligne Guilherme de Azeredo, conseiller export à Business France Luanda. L’accès limité à une nutrition animale adaptée est un problème transversal pour l’élevage angolais. À noter que l’Angola importe 2,3 milliards d’euros de denrées agroalimentaires, dont 2,8 % viennent de France, 9e fournisseur de l’Angola.

La filière œufs autosuffisante d’ici à fin 2019

L’aviculture angolaise constitue la filière animale la plus développée du pays : la production d’œufs qui devrait atteindre un niveau d’autosuffisance d’ici à fin 2019. Le marché reste cependant dominé par les poulets surgelés importés du Brésil et des États-Unis. Le secteur porcin angolais comprend seulement trois exploitations opérant sur des techniques industrielles, et « présente des taux de productivité parfois équivalents à ceux des élevages bretons », indique Guilherme de Azeredo. Les filières ovines et caprines ne comprennent, elles, aucun élevage industriel.

L’Angola compte seulement deux producteurs bovins laitiers d’envergure. Un faible nombre dû à une absence d’industries de transformation laitière. « Le lait n’est pas commercialisé sous barquette UHT, l’intégralité est transformée en yaourts, glaces, fromages… », mentionne Athénaïs Pinard-Legry. « Globalement, les Angolais ne connaissent pas du tout l’offre française en génétique bovine. Il y a des occasions à saisir dans ce domaine », ajoute Guilherme de Azeredo.

Le lait n’est pas commercialisé sous barquette UHT

Principal secteur exportateur d’Angola, la filière halieutique manque d’infrastructures de conservation et de transformation. L’aquaculture représente un domaine d’avenir pour le pays, mais nécessite une amélioration de la chaîne du froid. « Il y avait une usine qui produisait du thon en conserve, mais qui a dû fermer à cause de difficultés d’approvisionnement en boîtes de conserve. De manière générale, il y a des occasions à saisir dans la production locale d’emballages », souligne Guilherme de Azeredo.

Afin de développer ses filières agroalimentaires, l’Angola doit réussir à mettre en place des processus d’homologation pour commercialiser ses produits d’origine animale vers l’Union européenne. « Aujourd’hui, les équipements français sont peu représentés, et destinés à 85 % aux brasseries. Mais il y a des occasions à saisir dans les filières viandes, halieutiques, produits laitiers, fruits et légumes, et boulangerie viennoiserie pâtisserie », ponctue Guilherme de Azeredo.

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