Les efforts des planteurs « pas suffisamment pris en compte »
Les Marchés Hebdo : De quelles façons les planteurs contribuent-ils à l’augmentation de la compétitivité du sucre de betterave européen sur le marché mondial ?
Pierre Rayé : Depuis vingt ans, les planteurs ont augmenté leurs rendements de 40 % tout en utilisant moins de produits de protection des plantes et d’engrais azotés. Cette année, la durée de campagne va s’allonger de 30 %, ce qui permet aux fabricants de diminuer leurs coûts. Là-dessus, les efforts faits par les planteurs, qui récoltent plus tôt, ne sont, pour l’instant, pas suffisamment pris en compte par les fabricants.
LMH : À quelles conditions les transformateurs vont-ils entretenir des relations durables avec les planteurs ?
P. R. : Tout passera par la confiance : celle-ci passe par la transparence et des conditions sécurisantes de rémunération. À l’heure actuelle, la manière dont est fixé le prix de betterave par rapport au prix du sucre n’est pas toujours très claire et met en péril la relation de confiance dans la filière. Nous sommes sur un marché, le sucre, extrêmement volatil. Il faut donc se préparer à toutes situations et bâtir, ensemble, une stratégie complète de gestion des risques. Quatre chantiers sont devant nous : comment les fabricants peuvent-ils proposer des prix de betterave indexés sur les marchés à terme du sucre ? Comment rendre efficaces l’épargne de précaution et les assurances ? Et enfin, expertiser la mise en place d’un fonds mutuel.