La graine de soja, après avoir longtemps fait de la résistance, a craqué face aux importantes disponibilités sud-américaines et ce, d’autant plus que le conflit social qui bloquait les ports argentins est maintenant résolu.
La graine de soja n’est pas la seule à flancher : le tourteau est lui aussi à la baisse sur le marché mondial, même s’il demeure relativement ferme en disponible immédiat dans les ports français. L’huile demeure le compartiment le plus solide du marché. Pourtant, le stock de fèves inventorié au 1er mars aux États-Unis, selon les statistiques de l’USDA (département américain de l’Agriculture) s’inscrit en net retrait par rapport à l’inventaire de l’an dernier et se trouve à son plus faible niveau depuis 5 ans. Toutefois, ces disponibilités, évaluées à 34,5 millions de tonnes, devraient couvrir les besoins en soja des États-Unis d’ici la nouvelle récolte. Cette dernière ne devrait pas décevoir mais s’inscrire à nouveau au-dessus de la barre des 90 millions de tonnes compte tenu des surfaces qui devraient être semées ce printemps. À moins que des épisodes climatiques défavorables ne perturbent le cycle cultural, la production devrait permettre de reconstituer le stock nord-américain de soja.
Accord avec les dockers en Argentine
En Argentine, le conflit social avec les dockers du complexe portuaire de San Lorenzo-San Martin, le plus grand pôle d’exportation de grains du territoire, était en passe de mettre en péril la capacité du pays à assumer sa volonté exportatrice. Le cas de force majeur invoqué par certains chargeurs et les frais induits pour les différents intervenants de la filière ont incité les opérateurs à privilégier d’autres sources d’approvisionnement ou à répercuter ces risques dans leur prix d’achat de cette origine. Il était urgent que la grève s’achève et que le trafic reprenne. L’accord conclu entre les dockers et les autorités portuaires en milieu de semaine dernière devrait permettre un retour à la normale.
Les cours du complexe soja qui avaient jusqu’à maintenant bien résisté à la pression de la récolte sud-américaine ont « craqué » le mercredi 31 mars sur le marché de Chicago, renouant avec les plus bas depuis six semaines. La hausse du prix du baril de pétrole comme la baisse de perspective de production d’huile de palme en Malaisie ne sont pas parvenues à soutenir le cours de l’huile. L’indication d’un durcissement des exigences chinoises sur la qualité des huiles importées pèse sur le marché. Étant donné la dégradation des marges des triturateurs chinois, de telles mesures ne seraient pas complètement surprenantes, et il ne serait pas illogique de voir la même chose se produire pour les importations de tourteaux. Ceci étant, l’huile résiste mieux que la graine.
Pour le moment le marché du tourteau de soja reste tendu en Europe. L’engorgement des ports brésiliens et la grève des dockers argentins n’ont pas permis à ces deux origines de répondre en temps et en heure aux besoins des utilisateurs européens. Les prix sur le rapproché ont de nouveau fait un bond.