Exportation
Le porc espagnol domine le marché chinois
Si l’Espagne a bien profité de la fermeture des débouchés allemands vers la Chine en 2020, cette année 2021 les envois de porc vers les pays tiers devraient se stabiliser. Alors que la croissance de la production est attendue plus modeste.
Si l’Espagne a bien profité de la fermeture des débouchés allemands vers la Chine en 2020, cette année 2021 les envois de porc vers les pays tiers devraient se stabiliser. Alors que la croissance de la production est attendue plus modeste.
Pour la première fois dans l’histoire, les exportations espagnoles de viande et produits porcins vers les pays tiers ont surpassé les envois vers l’Union Européenne en 2020. L’Espagne a en effet, bien profité de l’appétit du géant chinois. Ce d’autant plus que l’Allemagne n’a toujours pas retrouvé ses débouchés sur ce marché depuis l’apparition de la peste porcine africaine (PPA) sur son territoire. L’Espagne se place désormais en tant que premier fournisseur mondial de porc vers la Chine. Ses exportations de viande de porc vers la première puissance asiatique ont plus que doublé en un an (+135,5 %) pour s’afficher à 1,2 million de tonnes en 2020, ce qui représente environ 45 % de ses exportations totales, selon l’USDA. L’Empire du milieu pèse ainsi pour 25 % de la production de porc du pays.
La tendance s’est poursuivie au cours des deux premiers mois de l’année 2021. L’Espagne demeure toujours le premier fournisseur chinois. Elle renforce d’ailleurs son poids sur le continent asiatique en augmentant même ses exportations vers d’autres destinations à l’image des Philippines, du Japon et de la Corée du Sud. Toutefois, en 2020, les expéditions vers ces pays et d’autres marchés asiatiques ont reculé notamment en raison des perturbations liées à la crise sanitaire.
Croissance modérée de la production espagnole en 2021
Malgré la pandémie, les abattoirs espagnols ont réussi à tourner à plein régime pour satisfaire la demande intérieure en Espagne et aussi combler le vide laissé par les fournisseurs allemands sur le marché asiatique toujours très demandeur. L’an dernier, les abattages de porcs ont augmenté de 6,5 % sur un an pour s’afficher à 56 461 millions de têtes. La production a bondi de 8,2 % pour atteindre les 5 millions de tonnes. En décembre 2020, Eurostat prévoyait une hausse de 4,6 % du cheptel espagnol à un niveau record de 32,7 millions de porcs par rapport à 2019. Par ailleurs, le nombre de truies est resté relativement stable.
En revanche, avec la rupture des chaînes frigorifiques, la modification des flux commerciaux et les incertitudes sur le marché mondial du porc, l’industrie porcine espagnole s’attend à une stabilisation des envois vers les pays tiers et en conséquence, à une croissance plus modérée de sa production en 2021. Une tendance qui s’inscrit également dans une stratégie d’expansion contrôlée de la production visant à mettre davantage l’accent sur la durabilité environnementale et économique des élevages porcins et à diversifier ses marchés à l’exportation.