Le FIE 2015 sous le signe des protéines et du « clear label »
Pour s'assurer de la confiance des consommateurs toujours plus soucieux de leur alimentation, les industriels vont devoir davantage clarifier leurs étiquettes. La tendance du « clear label » semble désormais prendre le pas sur celle du « clean label ». Une étude de TNS pour le groupe néerlandais GNT, fournisseur de denrées alimentaires colorantes, confirme cette nécessité de transparence sur les étiquettes. Selon ce sondage, les consommateurs se montrent très attentifs aux étiquettes des produits qu'ils achètent et écartent volontiers ceux qui contiennent des additifs décrits par un E suivi d'un nombre. « 70 % des consommateurs (interrogés, ndlr) évitent d'acheter des aliments contenant des additifs synthétiques », indique GNT dans un communiqué, précisant qu'« en France, ce comportement concerne 47 % » des consommateurs. « La “ mention contient des colorants naturels ” représente l'un des critères d'achat les plus déterminants pour 59 % des consommateurs dans le monde et pour 39 % des Français », ajoute GNT.
De l'artificiel au naturelDans cette perspective, le groupe présentera au Food Ingredients Europe (FIE) sa gamme de concentrés d'agents colorants issus de fruits, légumes et plantes comestibles fabriqués à partir de « méthodes douces » comme le pressage, le broyage ou le filtrage. Ses concentrés sont vendus sous la marque Exberry. Également présente au FIE, la société Natu-rex exposera des « méthodes simples pour aider ses clients à passer du synthétique au naturel tout en améliorant les qualités nutritionnelles de leur produit ». À noter que la réglementation concernant les colorants artificiels a quelque peu évolué depuis le 29 novembre 2013. À compter de décembre 2015, la législation européenne impose un message sur tous les produits qui continuent d'utiliser des colorants artificiels. Depuis 2011, le marché des colorants naturels semble avoir dépassé celui des colorants artificiels dans le monde et notamment en Europe. Selon Future Market Insights, cité par les organisateurs du salon, le marché européen des colorants alimentaires naturels s'est établi à 306 millions de dollars en 2014 et devrait atteindre les 445 millions de dollars d'ici à 2020.
Du 1er au 3 décembre prochain se tiendra à Villepinte le salon Food Ingrédients Europe. En allant y voir les aromaticiens, on découvrira toutes les tendances de l'agroalimentaire des deux prochaines années, selon Sophie de Reynal de Nutrimarketing. Protéines (végétales et animales) et colorants naturels seront particulièrement mis en avant. Le clean label semble laisser la place au clear label.
Dans une approche davantage nutritionnelle, le marché des protéines animales et végétales est en plein développement. Les protéines bénéficient de propriétés nutritionnelles et fonctionnelles recherchées dans la formulation de produits alimentaires courants ou bien spécifiques pour la nutrition médicale, sportive ou infantile. Il est estimé que la demande mondiale de protéines en tant qu'ingrédients pourrait atteindre 33,91 milliards de dollars en 2020, le secteur alimentaire représentant 45 % de ce marché, selon les organisateurs du FIE. Les protéines animales, issues>> notamment du cracking du lait, sont toujours très demandées. FrieslandCampina présentera entre autres Excellion EM 7 high viscosity permettant d'augmenter la quantité de protéines dans la formulation de fromages et analogues (voir p. 13).
“ Les protéines végétales prennent de l'ampleur
” Triballat Ingrédients, la nouvelle marque de la société laitière Tri-ballat-Noyal, proposera sa toute nouvelle gamme d'ingrédients laitiers, dont Gala 75/80, des concentrés de protéines laitières (caséines et protéines du lactosérum) obtenus à partir de lait biologique d'origine française et concentrés par ultrafiltration pour garantir la forme native des protéines, et Galaction, un ingrédient laitier riche en protéines, phospholipides et en choline. Cet ingrédient breveté est particulièrement adapté aux produits de nutrition clinique, mais aussi aux formules pour seniors. Même si les protéines animales restent largement majoritaires, force est de constater que les protéines végétales prennent également de l'ampleur. Pour certains experts, elles remplaceraient les trois quarts des protéines animales consommées aujourd'hui d'ici à 2050. Les ingrédients à base de protéines de pois se développent beaucoup, comme le prouve la gamme Nutralys de Roquette (voir p. 13) ou encore la solution à base de peptides fonctionnels de pois, Peptipea, de Triballat Ingrédients.
