Le coronavirus donne la fièvre aux exportateurs
Alors que le bilan du coronavirus s’alourdit, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a salué les « mesures draconiennes » prises par la Chine pour endiguer la propagation de l’épidémie. Mais ces mêmes mesures inquiètent les marchés. En effet, le confinement de certaines aires urbaines ainsi que les nombreuses restrictions de déplacement mettent en difficulté certaines entreprises chinoises, notamment les PME. Les conséquences sur la santé économique du géant asiatique sont pour l’heure difficiles à évaluer. En 2003, l’épidémie de Sras avait amputé le PIB chinois de 1,2 point et la croissance mondiale de 20 points de base, rappellent Les Échos. Mais depuis, le poids de la Chine dans l’économie mondiale a fortement progressé. Selon une étude de The economist intelligence unit, la croissance chinoise qui était attendue à 5,9 % en 2020 pourrait s’établir finalement entre 4,5 % et 5,7 %, selon le temps qu’il faudra pour contrôler l’épidémie.
Les exportateurs américains jugent que la Chine aura du mal à tenir ses engagements d’achats massifs de produits agricoles. Les opérateurs des produits laitiers européens et néo-zélandais surveillent avec inquiétude les commandes de leur premier client en poudres de lait, tout comme la filière porcine européenne, qui craint de devoir sortir de l’euphorie liée à l’envol des exportations vers la Chine à la suite de la peste porcine (+158 % entre novembre 2018 et novembre 2019). C’est le pétrole qui avait été le premier touché, avec des cours en chute libre (-15 % en janvier). Les importations chinoises de brut sont passées d’environ 11 millions de barils par jour (mbj) à 8 mbj entre le début et la fin du mois de janvier, et pourraient être déjà descendues à 7 mbj, selon l’AFP.