La France et la Russie pénalisent Auchan
Le distributeur a vu son résultat net fortement diminuer en 2017, subissant la baisse du pouvoir d’achat en Russie et un recul de ses hypermarchés en France.
Le groupe français de distribution Auchan Holding, 13e distributeur mondial, a connu en 2017 un résultat net à seulement 38 millions d’euros (67 M€ en 2016, soit une perte de 42,8 %). Malgré un chiffre d’affaires à 52 milliards d’euros cette année (dont 66 % à l’étranger), en hausse de 0,5 % sur un an, le groupe a vu son Ebitda diminuer de 12,1 %, à cause notamment de la France, l’Italie et la Russie. « Il y a une crise du pouvoir d’achat depuis 2014 en Russie. On a tenu jusqu’à 2016, mais on s’est essoufflé cette année », justifie Régis Degelcke, président d’Auchan Retail. En Italie, le groupe a connu beaucoup de difficultés et la fermeture de nombreux magasins a coûté au groupe plus de 180 millions d’euros.
En France, les hypermarchés sont à la peine avec seulement 7 % de parts de marché (PDM) – l’ensemble de la marque Auchan est à 10,2 % de PDM –, « certainement à cause d’un manque de communication sur les promotions des hypers », explique Wilhelm Hubner, directeur général d’Auchan Retail. Pour inverser la tendance, Auchan procède à des changements d’enseigne pour regrouper tous ses magasins sous le nom de la marque (d’ici à juin 2018). Par ailleurs, Wilhelm Hubner prévoit « une inversion de la tendance pour les hypers au second semestre 2018 » en accélérant sur les comptes fidélité et la gestion des données clients. Si les résultats d’Auchan sont en demi-teinte, cela est notamment dû à un investissement massif dans la numérisation, « 2017 a été une année clé dans notre transformation », assure-t-il.
Le groupe aux 350 000 collaborateurs avance à grands pas vers le phygital : en témoigne son alliance récente avec Alibaba, leader du digital en Chine, avec lequel Auchan a mis en place dans le pays de mini-supérettes (Auchan Minute) entièrement automatisées et sans personnel, où le client paie par téléphone portable.