La filière houblon française s’organise pour répondre au marché
Les premières assises du houblon, qui se sont déroulées en Alsace les 22 et 23 août, ont permis de poser la pierre d’angle d’une filière qui veut devenir visible et s’adapter à la demande des brasseurs.
La filière houblon française est modeste au plan mondial. Face aux quelque 21 000 hectares (ha) américains et aux 19 000 ha allemands, les 500 ha * français pèsent peu. Mais la filière hexagonale est ambitieuse et ne veut pas rester à l’écart d’un marché de la bière redevenu porteur avec l’essor des brasseries artisanales. En organisant ce rendez-vous en Alsace, la première région de production (465 ha), l’Association générale des producteurs de houblon de France (AGPH) appelait toutes les associations régionales à la rejoindre, elle, qui depuis sa création en 1939, ne compte que deux membres : l’Alsace et le Nord. La Normandie (1 ha en production) et le Sud-Ouest à travers la société Hopen (1 ha actuellement et une ambition de 100 ha d’ici à 2029) ont répondu favorablement.
L’interprofession donnera de la visibilité au houblon à l’étranger
Cette base renforcée s’est dotée d’une bannière, France Houblon, et projette de mettre sur les rails d’ici au printemps 2020 une interprofession déjà baptisée Inter Houblon. Cette structure doit regrouper les producteurs, les grandes brasseries et les microbrasseries françaises, des négociants comme Hop France (Alsace) ou Coophounord (Nord). Antoine Wuchner, secrétaire général de l’AGPH, en attend qu’elle soit l’instance qui définisse les règles du jeu, notamment un mécanisme de fixation du prix « qui devra intégrer le coût de revient des producteurs ». Elle doit devenir un lieu d’échange d’information, avoir la capacité d’orienter les choix des planteurs vers des variétés plus fruitées, plus aromatiques ou plus amérisantes répondant à la demande des brasseurs. « L’interprofession jouera son rôle en France et donnera de la visibilité au houblon français à l’étranger », espère Antoine Wuchner.
Seuls 15 % proviennent de France
Actuellement seuls 15 % des houblons utilisés en France proviennent de l’Hexagone, le solde étant importé de pays comme les États-Unis, l’Allemagne, voire la Nouvelle-Zélande. L’Alsace écoule 30 % de son volume auprès de clients français et en exporte vers la Belgique, l’Allemagne, la Grande-Bretagne, les États-Unis, le Canada et le Japon.
* Cette surface comprend 29,47 ha de houblonnières conduites en bio.