La filière canne à sucre en détresse en Martinique
Il n’y a pas que la filière sucre de betterave qui souffre en France, la filière canne, sucre et rhume de Martinique, qui génère 3 500 emplois directs et indirects, est actuellement en grande difficulté. Alors qu’il faut 280 000 tonnes de cannes pour faire fonctionner la filière, l’an dernier les planteurs n’en ont pas produit plus de 200 000 tonnes, et la sucrerie Le Galion, la dernière de Martinique, est la plus touchée. Elle a dû se contenter de 30 000 tonnes de cannes en 2018, se retrouvant en sous-activité de 70 %. Cette année, elle s’attendait à un approvisionnement de 40 000 tonnes, mais devrait finalement se contenter d’environ 28 000 tonnes. Ce déficit découle de circonstances climatiques défavorables sur la dernière décennie et du retard des aides européennes qui a dissuadé les planteurs de déposer des dossiers de replantation. Dernière difficulté, la filière doit se plier à une directive européenne l’obligeant à acheter de nouvelles chaudières plus écologiques. Un investissement de 8 à 10 millions d'euros par distillerie, en fonctionnement seulement quatre mois par an. Une députée martiniquaise Manuéla Kéclard-Mondésir s’est récemment émue de la situation auprès de Didier Guillaume dans une question écrite. Le ministre n’a pas répondu à l’heure où nous écrivons ces lignes.