PME
La Feef souhaite que les tarifs soient « incontestables »
Pour la fédération qui défend les PME, le relèvement du seuil de revente à perte n’est pas la solution pour revaloriser le revenu des agriculteurs et renforcer les PME.
Pour la fédération qui défend les PME, le relèvement du seuil de revente à perte n’est pas la solution pour revaloriser le revenu des agriculteurs et renforcer les PME.
« De bonnes relations commerciales sont basées sur la confiance, elles ne se font pas par la voie législative », exprimait Dominique Amirault lors d’une conférence de presse, le 19 octobre dernier. Pour le président de la Fédération des entreprises et entrepreneurs de France (Feef), « la cause de la destruction de valeur est le déséquilibre des relations commerciales entre un amont atomisé et un aval concentré ; la guerre des prix n’en est qu’une conséquence ».
Alors que beaucoup d’acteurs du secteur agroalimentaire voient dans le relèvement du seuil de revente à perte (SRP) un moyen de redonner davantage de marges à l’ensemble de la filière, Dominique Amirault se montre plus que sceptique sur la pertinence de cette mesure. « La majoration du SRP n’est pas la solution au rééquilibrage des relations commerciales. Cela conforte la marge des distributeurs, mais ne garantit en rien que la valeur remonte jusqu’à l’agriculteur », ajoute-t-il.
Accords avec les enseignes
Pour que les négociations commerciales créent de la valeur et la répartissent au mieux entre tous les maillons de la filière, Dominique Amirault croit aux accords, comme les quinze que la Feef a déjà signés depuis 2012 avec la Fédération du commerce et de la distribution (FCD) et différentes enseignes. « Ces accords permettent de développer une approche différenciée et collaborative. Les enseignes ne peuvent pas traiter de la même manière un grand groupe comme Nestlé et une PME bretonne. Une relation collaborative permet de créer davantage de valeur, profitable à tous », développe le président de la Feef. Pour poursuivre dans cette voie, et alors que les marques des petites entreprises jusqu’aux établissements de taille intermédiaire représentent 80 % de la croissance en distribution, il espère conclure de nouveaux accords avec les enseignes.
Des indices de suivi officiels
Pour Dominique Amirault, un autre point essentiel pour un meilleur partage de la valeur serait de rendre obligatoire l’application du tarif fournisseur auprès des distributeurs dans les trois mois après son envoi. Le seul moyen pour lui de répercuter immédiatement les fluctuations des prix des produits agricoles et donc de revaloriser le revenu des agriculteurs et de renforcer les PME. « Il faut que les tarifs commerciaux soient incontestables et fondés sur des indices officiels », complète-t-il. Ces indices sur l’évolution des coûts et des cours agricoles par produits ou marchés devraient être suivis régulièrement par chacune des filières dans le cadre d’interprofessions longues, allant jusqu’à intégrer la distribution.
Une relation collaborative permet de créer davantage de valeur
Le président de la Feef est plutôt positif quant à ces négociations commerciales 2018 qui commenceront début novembre, ayant bon espoir qu’elles se déroulent dans « l’esprit des états généraux de l’alimentation ». Il espère que la relation commerciale se concentrera davantage sur le développement du business et non sur la négociation des prix, et que les bonnes pratiques RSE des enseignes entreront dans le box des négociations.