La Chine, moteur du marché mondial
En cumul sur janvier-février, la Chine a importé 238 186 tonnes équivalent carcasse (téc) de viande de porc en provenance de l'Union européenne (UE), indique-t-on à Bruxelles. C'est 75 % de plus qu'un an plus tôt. Rien qu'en février, selon le département américain de l'Agriculture (USDA), le géant asiatique a importé près de 171 000 t, dont plus de 75 % en provenance de l'UE, 11 % des États-Unis et 9 % du Canada.
Cet appétit quasi insatiable est à relier à l'effondrement du cheptel chinois. Entre 2014 et 2015, les effectifs porcins ont reculé de 8 % à 37,6 millions de têtes, et le nombre de truies ne cesse de reculer depuis plus de 30 mois, estime-t-on au Marché du porc breton (MPB). Selon ce dernier « deux années de cours bas et l'obligation de respecter des normes environnementales ont contraint 5 millions de producteurs à quitter le métier » l'an dernier. Ce manque d'offre tire les cours des porcs chinois vers des sommets et « le pouvoir s'inquiète de l'impact des prix à la consommation sur l'inflation. Celle-ci atteint 2,3 % avec un taux à 7,6 % à imputer à la hausse des produits alimentaires (...). Les volumes importés (...) en sont une réponse », précise-t-on à Plérin.
Demande soutenue durant tout 2016La demande chinoise devrait rester très tonique ces prochains mois. Pour l'USDA, la production chinoise pourrait reculer de 2,5 % en 2016, à 53,5 millions de téc (Mtéc). Ainsi, malgré une consommation en berne (-2 %), les importations chinoises pourraient croître de 26 %, à 1,3 Mtéc. Au profit surtout de l'UE, qui pourrait ainsi voir ses exportations s'envoler de 8,9 % à 2,6 Mtéc.