Influenza aviaire : un manque d’indemnités « préjudiciable »
Les Marchés Hebdo : Les indemnisations aux éleveurs de canards et volailles victimes de l’épizootie d’influenza aviaire ont été réglées. Quels problèmes subsistent ?
Jean-Michel Schaeffer : Les indemnisations au titre des deux épisodes successifs d’influenza ont été tardives. Les éleveurs victimes des vides sanitaires ont été confrontés au problème de devoir investir dans des dispositifs de biosécurité, comme des sas à l’entrée des bâtiments. Le second problème est que la période d’indemnisation s’arrête avec la fin du vide sanitaire de l’an dernier, le 29 mai. Alors que bon nombre d’éleveurs de canards et de producteurs de volailles de chair n’ont pu redémarrer à cette date, faute d’oisillons ; des accouveurs ont été touchés eux aussi par le vide sanitaire. Il leur a bien fallu jusqu’à douze semaines pour se remettre à livrer. Beaucoup ont attendu encore trois mois pour commencer à produire.
LMH : Quelles sont les conséquences économiques au niveau des élevages ? L’aviculture n’est souvent qu’une activité complémentaire.
J.-M. S. : Beaucoup d’éleveurs de canards prêts à gaver se sont spécialisés ces dernières années. Les problèmes de trésorerie sont préjudiciables aux jeunes ou à ceux qui viennent d’investir. Ça affaiblit des filières, celles du foie gras et des volailles labellisées, qui sont importantes pour l’économie du Sud-Ouest et du pays.