Inflation : la grande distribution s’engage sur un "trimestre anti-inflation"
Distributeurs et gouvernement ont trouvé un accord ce matin pour proposer les « prix les plus bas possibles » sur un certain nombre de références alimentaires durant un trimestre. Un logo « trimestre anti-inflation » fera son apparition dans les prochains jours.
Distributeurs et gouvernement ont trouvé un accord ce matin pour proposer les « prix les plus bas possibles » sur un certain nombre de références alimentaires durant un trimestre. Un logo « trimestre anti-inflation » fera son apparition dans les prochains jours.
Le ministre de l’Economie Bruno Le Maire et la ministre chargée du commerce et des PME Olivia Grégoire ont trouvé un accord ce matin avec les distributeurs, réunis à Bercy pour l’occasion sur un dispositif pour « protéger les consommateurs de l'inflation alimentaire ».
« Nous travaillons depuis plusieurs jours avec les distributeurs pour trouver un dispositif afin de protéger les consommateurs des hausses de prix sur les produits du quotidien », a déclaré Bruno Le Maire, lors d’un point presse à l’issue de la réunion, « nous avons trouvé un accord sur des produits de grande consommation qui seront proposés aux prix les plus bas possibles durant un trimestre. Ce sera massif, efficace et protecteur ».
D’ici quelques jours et jusqu’en juin, les distributeurs s’engagent donc à prendre sur leurs marges, « ce qui représente plusieurs centaines de millions d’euros », aux dires du ministre de l’Economie, pour proposer dans leurs rayons un certain nombre de références estampillés du logo « trimestre anti-inflation ». Il devrait apparaître progressivement dans les rayons.
Des renégociations à la baisse en juin
A l’issue de cette opération, Bruno Le Maire a affirmé qu’il demandera aux grands groupes industriels, « ceux qui ont les reins les plus solides » d’entrer dans une nouvelle période de renégociation à la baisse de leurs prix. « On ne va pas attendre la fin de l’année 2023 pour que la baisse des prix de gros se répercute sur les prix de détail », a-t-il lancé, rappelant que les industriels avaient demandé une période de renégociation quand les prix ont flambé en 2022, « cela doit aussi fonctionner quand les prix baissent », a-t-il ajouté.
Le choix du nombre de références, des catégories ou des produits concernés est laissé à l’arbitrage des distributeurs. « Nous ne sommes pas dans une économie administrée et nous croyons à la liberté de commerce », a déclaré Bruno Le Maire. Des contrôles seront réalisés par la DGCCRF pour s’assurer des engagements des distributeurs.
Présent au point presse, Alexandre Bompard, président-directeur général de Carrefour, a précisé que les marques de distributeurs seront surtout concernées, « puisque c’est là où nous avons le plus de latitude sur les prix ».
Un rapport de l'inspection générale des finances tous les trimestres
Par ailleurs, le ministre de l’Economie a indiqué que l’Inspection générale des Finances va publier ce second rapport sur l'inflation, publication qui se fera désormais de façon régulière tous les trimestres, pour connaître les marges de chacun des maillons « en toute transparence ».
Expérimentation sur le chèque alimentaire
Enfin, interpellé sur le chèque alimentaire, il a annoncé le lancement d’une expérimentation « dans les tous prochains mois », sur une base territoriale, « probablement départementale ».