Importations, comment gérer le risque à 27
La présidence française du Conseil de l’Union européenne espère faire adopter avant la fin de l’année un plan commun de gestion des risques des produits agricoles et alimentaires importés selon des critères sanitaires et autres. Cette ambition a été rappelée vendredi au cours d’un colloque organisé par l’Afssa (agence française de sécurité sanitaire des aliments) et l’Efsa, l’agence européenne de la sécurité alimentaire. Les pistes présentées vont faire l’objet de travaux voués à enrichir de propositions détaillées le mémorandum français « sur la sécurité sanitaire et la conformité aux normes européennes » présenté au printemps par Michel Barnier. Certaines normes découleraient de « préférences collectives légitimes » ayant trait, par exemple, à l’environnement. Les contaminations chimiques qui sont d’actualité donnent matière à travailler collectivement, a suggéré un responsable de l’Afssa, Jean-Luc Volatier, faisant référence à la mélamine dans la poudre de lait en Chine, l’huile minérale détectée dans de l’huile de tournesol importée dans l’Union ou encore des colorants interdits dans les épices.
Mieux hiérarchiser les dangers
Ces trois exemples représentent des cas différents de risques d’importation et d’exposition des populations. Doit-on pour autant fonder la gestion du risque sur un scénario du pire ? S’il faut harmoniser les méthodes de la surveillance sanitaire entre Etats membres, les applications seraient propres à chacun. Il est ainsi proposé que l’évaluation des risques contribue à « définir des niveaux acceptables de protection sanitaire » et à « cibler les contrôles aux frontières et sur le territoire européen », l’Efsa assurant la coordination. Les méthodes permettant de hiérarchiser les dangers doivent être améliorées ; la coopération avec les pays tiers exportateurs renforcée. De « cette journée très riche », l’Afssa conclut qu’elle « a été l’occasion de rappeler que l’amélioration du dispositif passe également par une plus grande fluidité et réactivité dans les échanges entre les pays, entre les évaluateurs et les gestionnaires du risque, entre les secteurs public et privé », en bref, par une « véritable intelligence collective ».