Hausse de l’obésité infantile : le Conseil dit stop
« Quel parent n’a jamais été supplié par son enfant d’acheter des céréales ou des biscuits avec un personnage sur l’emballage ? Les personnages qui font la publicité d’aliments peu nutritifs compliquent la tâche des parents qui veulent s’assurer que leurs enfants ont une alimentation saine. Si nous voulons protéger la santé des enfants, les personnages doivent disparaître des aliments peu sains », déclarait Monique Goyens, directrice générale du Bureau européen des unions de consommateurs (Beuc), le 14 juin, à deux jours d’une rencontre des ministres de la Santé des États membres de l’Union européenne.
Un message en partie entendu, puisque le Conseil européen a adopté des conclusions visant à enrayer la hausse du surpoids et de l’obésité infantiles en Europe.
Les personnages doivent disparaître des aliments peu sains
Ces conclusions encouragent les États membres à prendre des mesures « pour réduire l’exposition des enfants et adolescents au marketing et à la publicité dans n’importe quel média (y compris les plateformes en ligne et les réseaux sociaux) et au sponsoring d’aliments riches en énergie, graisses saturées, acides gras trans, sucre et sel ». Le Conseil européen demande aussi aux États membres d’engager des actions avec les industriels, les distributeurs et le secteur de la restauration collective pour les encourager à améliorer les aliments, en ligne avec les recommandations de santé publique et à promouvoir les pratiques de consommation saines.
L’étiquetage nutritionnel volontaire encouragé
Les ministres de la Santé de l’Union européenne ont aussi appelé les États membres et la Commission européenne à encourager un étiquetage volontaire, en accord avec les principes du règlement Inco (N° 1169/2011) en particulier l’article 35 « et ce, afin d’aider tous les consommateurs, mais surtout ceux appartenant aux catégories socio-économiques les plus basses, à choisir les denrées les plus saines » et de promouvoir l’éducation et les campagnes d’information dans le but d’améliorer l’information sur l’alimentation, en passant notamment par l’étiquetage nutritionnel.
Selon l’étude I.Family, financée par l’Union européenne et publiée le 9 février dernier, ayant analysé les conditions de santé de plus de 16 000 enfants dans huit États européens, « les interventions du gouvernement sont essentielles » pour lutter contre l’obésité. Or, en 2010, près d’un enfant sur trois, âgé de six à neuf ans, était en surpoids ou obèse en Europe, contre seulement un sur quatre en 2008. Sachant que 60 % des enfants en surpoids ont des chances de devenir des adultes en surpoids, le Conseil européen estime qu’il est temps d’agir.
FoodDrinkEurope salue la coopération
FoodDrinkEurope, organisation représentant les industriels de l’agroalimentaire et du secteur des boissons, a salué le 16 juin dans un communiqué les conclusions des ministres de la Santé visant à stopper la hausse de l’obésité et du surpoids chez les enfants. L’organisation a surtout pointé les mesures avancées par les ministres de la Santé qui préconisent la coopération et le partenariat avec les différents acteurs de la chaîne alimentaire. « Ce qui est en lien avec notre récent appel “ensemble pour un régime plus équilibré” », écrit FoodDrinkEurope. Et de poursuivre, « nous leur demandons de travailler en étroite collaboration avec le secteur alimentaire et d’autres parties prenantes pour aider les consommateurs à avoir un consommateur plus équilibrer ».