Grande stabilité des cours des grains français
La volatilité est très limitée sur les marchés des céréales, qu’il s’agisse des marchés physiques ou à terme. En blé tendre comme en orges et en maïs, les cours ont très peu évolué sur la semaine.
Semaine du 17 au 24 janvier. Les volumes restent importants sur le marché mondial et continuent de plomber toute hausse significative des prix. L’euro ne plaide pas non plus pour tirer les cours dans un sens ou dans l’autre. Notons toutefois un léger regain de la devise européenne depuis l’arrivée au pouvoir aux États-Unis de Donald Trump qui génère beaucoup de questionnements chez les opérateurs de marchés financiers et agricoles notamment.
Du point de vue climatique, les conditions sont plutôt satisfaisantes au niveau de l’Union européenne avec des températures qui se radoucissent. En revanche, des craintes se font sentir en Ukraine où la fonte des neiges (retour du manteau neigeux attendu en fin de semaine) dans certaines zones de production de blé d’hiver pourrait altérer les cultures.
L’activité sur le marché intérieur est assurée par la demande de la nutrition animale qui procède à des achats de blé et d’orge fourragère. Les meuniers sont quant à eux peu intéressés par des volumes, se concentrant davantage sur la nouvelle campagne, même si quelques affaires de complément sont rapportées. Sur le portuaire, en revanche, les échanges se sont ralentis en milieu de semaine dernière.
En maïs, la demande intérieure est plus présente avec des besoins à couvrir tant vers les fabricants d’aliments du bétail que vers l’amidonnerie française et européenne. Toutefois, l’offre n’est pas très présente, et les problèmes de basses eaux ou de gel sur le Rhin et le Danube gênent les échanges. Les cours ont ainsi progressé de quelques euros la tonne. Côté exportations vers les pays tiers, les volumes français sont peu compétitifs, notamment par rapport à l’origine ukrainienne.
Sur le marché mondial, on notera que l’Égypte a acheté 60 000 tonnes (t) de blé d’origine ukrainienne (à 188,74 $/t Fob). Par ailleurs, Israël a acheté également 85 000 t de maïs, 40 000 t de blé fourrager et 25 000 t d’orge fourragère.
Du côté des fondamentaux, le Conseil international des céréales a estimé dans son rapport de décembre la production mondiale de blé à 752 millions de tonnes (Mt) (+ 3Mt par rapport au mois précédent). Les stocks sont restés inchangés à 235 Mt, la consommation ayant été corrigée à la hausse à 738 Mt (+ 2Mt).
Quid de la présidence de Donald Trump
Aux États-Unis, on notera un raffermissement du blé en début de semaine conséquent à la baisse du dollar, due aux incertitudes que laisse planer l’arrivée au pouvoir de Donald Trump. Le 23 janvier, le nouveau président américain a fait officiellement sortir les États-Unis du traité commercial transpacifique (TPP) et a annoncé qu’il renégocierait l’accord de libre-échange nord-américain (Aléna), incluant les États-Unis, le Mexique et le Canada. Le partenariat transatlantique de commerce et d’investissement (TTIP) négocié actuellement avec l’Union européenne pourrait lui aussi pâtir de cette nouvelle administration nord-américaine.