En 2003, les IAA ont consolidé leurs acquis
L’année 2002 avait été marquée par de grandes manœuvres dans l’agroalimentaire. Union SDA, aidé des betteraviers, s’était offert Béghin-Say tandis que le fonds d’investissement Industri Kapital avalait Labeyrie, que PAI reprenait 50% de Yoplait tout en mariant Panzani et Lustucru et que Bel comptait faire un malheur avec Leerdammer. En 2003 les opérations ont globalement été de moindre envergure. Certes, les grands comme Danone, Lactalis, Bongrain, Bonduelle, Soufflet, Lesaffre, Provimi et autres Evialis se sont encore fait remarquer, notamment à l’étranger, mais dans des opérations somme toute raisonnables. Bel, en difficulté en Espagne, choisissant même de vendre son fromage Manchego.
Dans l’hexagone, les géants de l’agroalimentaire ont laissé le champ libre aux PME qui à l’image de Norac ou Fruité ont continué à garnir leurs portefeuilles. Dans le même temps, les fonds d’investissement ont encore fait montre d’un intérêt non négligeable pour l’agroalimentaire dont ils n’attendent pas des profits mirobolants mais qui les rassure. Certains de ces fonds ont profité du souhait d’Unilever et Nestlé de se séparer d’activités jugées non stratégiques dans une perspective de croissance mondiale. Il leur reste à prouver que les marques récupérées (Mont Blanc, Banania...) peuvent être redressées après avoir été quelque peu délaissées par leurs anciens propriétaires.
Quant au secteur coopératif, aux logiques différentes, il a vu le rythme des croissances externes se ralentir. Le nombre d’opérations mettant en jeu des entreprises non coopératives (acquisitions ou cessions de filiales) a diminué de moitié passant ainsi de 51 en 2002 à 23 en 2003 (11 premiers mois de l’année). Mais, malgré ce ralentissement, le volume de chiffre d’affaires acquis (493 M Eur sur les 11 premiers mois de 2003) reste supérieur à celui cédé (259 M Eur). Les opérations ont principalement eu lieu entre coopératives (68 en 2003 contre 57 en 2002) parfois de taille très importante comme l’illustrent les fusions Norepi/ABC ou Cana/Caval/GCA. Conséquence de ce mouvement, le secteur coopératif compte aujourd’hui 16 groupes de plus de 750 M Eur de CA contre 12 en 1999.