[Édito] Le retour du pouvoir d’achat
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Pour ceux qui en doutaient encore, la question du pouvoir d’achat est bien de retour dans les débats en cette rentrée. Les sorties médiatiques des patrons d’enseigne en sont une des preuves. À la veille du début des négociations commerciales annuelles, la bataille médiatique a commencé. D’un côté, Michel-Édouard Leclerc brandit des hausses démesurées de la part des industriels et défend bec et ongles son positionnement d’enseigne « la moins chère », de l’autre, Dominique Schelcher, président de Système U, évoquait au tout début du mois, sur BFMTV et son compte Linkedin, « le rôle d’amortisseurs » que jouera son enseigne. « À date, les prix sont contenus et les discussions se poursuivent », lançait-il. Le contexte des élections présidentielles 2022 remet lui aussi le pouvoir d’achat sur le devant de la scène. L’équation n’est que plus dure au moment où les industriels de l’alimentaire subissent des hausses tous azimuts, et ce, depuis de nombreux mois. Quelle difficile équation que cette préservation du pouvoir d’achat ! Mais pourquoi seul l’alimentaire ne devrait-il pas augmenter ? Le gaz, les transports, le logement, les dépenses de la vie courante d’un Français ne font que croître chaque année, mais l’alimentaire, sacro-saint secteur de première nécessité, ne pourrait pas, lui, revaloriser ses tarifs ? On parle ici de tarifs, et pas obligatoirement de prix à la consommation. Faut-il, sous le prétexte du pouvoir d’achat des Français, mettre à mal un pan indispensable de l’économie française ? Où les industriels peuvent-ils trouver les ressources nécessaires pour répondre aux exigences toujours plus fortes des consommateurs ? Eh oui, parce qu’en plus de ne pas être chère, l’alimentation doit aussi être durable, biologique, locale, produite par des entreprises qui ont une démarche responsable tant sur le plan environnemental que sociétal. L’équation est toujours aussi complexe !