[Édito] Export : la force du collectif
En vingt ans, la France est passée du rang de deuxième exportateur mondial de produits agroalimentaires à celui de quatrième, rappelait récemment l’Ania. L’exportation totalise 24 % du chiffre d’affaires du secteur agroalimentaire, contre 43 % pour le reste de l’industrie. Deux PME françaises sur dix exportent, contre huit sur dix en Allemagne. Et que dire des exportations italiennes qui sont restées à des niveaux élevés malgré la pandémie (+2,5 % en 2020) ! La France agroalimentaire, constituée en grande majorité de PME et de TPE, souvent sans responsable export, a bien du mal à retrouver des niveaux prometteurs. Le constat n’est pas irréversible ! Pour Jean-Philippe André, nouveau président de l’Ania, il est possible de regagner 0,1 point de marché en un ou deux ans. La reconquête des parts de marché de la France sur le marché mondial n’est pas un combat perdu d’avance. L’année 2021 commence d’ailleurs sous de meilleurs auspices. Un changement de paradigme s’avérera probablement nécessaire. Si l’État veut remonter la place de l’agroalimentaire français sur l’échelle européenne ou internationale, il faut s’en donner les moyens. Et les entreprises doivent aussi y voir des opportunités de croissance. S’inspirer des expériences des autres, réussite comme échec, est toujours une source de progrès ! Nous avons voulu dans notre dossier sur l’exportation mettre en lumière différentes manières d’appréhender l’ouverture vers d’autres marchés. Parfois, le simple recrutement d’un VIE peut ouvrir des pistes, mais n’est probablement pas suffisant pour avoir une démarche structurée et éviter celle du « one shot ». D’autres préfèrent des alliances, le collectif est toujours une force. La fameuse expression « chasser en meute » revient dans les discussions. Et si l’agroalimentaire français la mettait enfin en application !