Des prévisions de récolte partielles pour 2016
> Les surfaces sont en recul dans le nord de l'Italie, en France et en Grèce.
La relative unité célébrée ces quinze dernières années dans le monde de la pêche et de la nectarine parvient-elle à son terme ? C'est en tout cas la question qui s'est posée à Perpignan lors du Medfel et de la traditionnelle présentation de la campagne 2015 et des prévisions de récolte. En effet, les deux plus gros bassins de production européens, les régions du nord de l'Italie et l'Espagne (largement plus d'un million de tonnes, soit la moitié de la production) ont refusé de communiquer leurs prévisions de campagne aux organisateurs. Arguant officiellement qu'il se tenait trop tôt en saison, compte tenu du retard pris avec le printemps et de la difficulté à estimer aujourd'hui les charges futures des arbres.
Mais que se profile-t-il ailleurs ? Si l'hiver doux laissait présager une campagne très précoce, le printemps frisquet est venu compliquer très sérieusement la donne et a provoqué une floraison anarchique, longue, et un début de saison marqué par les gels et la grêle. Les seuls chiffres communiqués concernent les régions les plus précoces. En Espagne : l'Andalousie, la province de Valence et celle de Murcie ont consenti à rendre publiques leurs prévisions. L'Andalousie compte sur 104610 tonnes (t) de pêches, nectarines et pavies pour 2016, Valence sur 29525 t et Murcie sur 137000 t. C'est nettement moins que l'an passé pour le cumul de ces trois régions, soit - 12%, mais nettement plus que la moyenne 2010-2014, +27%.
Surfaces en légère baisse ou stablesDe l'autre côté de la Méditerranée, l'Italie du centre annonce 70 850 tonnes quand l'Italie du sud continentale (hors Sicile) table sur 488530 tonnes. Là encore, le cumul promet d'être en repli de 7% par rapport à l'an passé, et de 6 % par rapport à la moyenne 2010-2014. Mais il faudra attendre pour en savoir un peu plus, les seules indications tangibles pour les régions muettes à ce jour portent sur les surfaces de vergers.
Éric Hostalnou, chef du service fruits et légumes à la chambre d'Agriculture des Pyrénées-Orientales, qui coordonne ces statistiques, fait remarquer que les surfaces sont en légère baisse ou stables. La pêche est en recul dans le nord de l'Italie, en France, en Grèce, et stable en Espagne. Seule la pavie, destinée à l'industrie, voit ses vergers progresser de nouveau en surface après une décennie compliquée. Pour autant, avec les conditions climatiques en Europe, les vergers de pêches-nectarines ne semblent pas en mesure d'atteindre leur potentiel cette année. La récolte pourrait être inférieure à celle de l'an passée, à 2,955 millions de tonnes.
En 2015, la production a été conforme aux prévisions, sauf en Catalogne et en Grèce où la grêle et la pluie ont réduit les volumes de manière significative. Corrects en début de saison, les cours ont plongé pour les origines Italie et Espagne dès l'arrivée des premiers volumes, pour ne jamais remonter malgré des conditions de marché favorables. En France, les prix sont restés plutôt stables au cours de la campagne, pour s'effondrer en fin de campagne mais les volumes étaient en recul sensible. Malgré une récolte moyenne au niveau européen, la fermeture du marché russe a fortement handicapé le secteur.