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Cristal Union mise sur ses performances
Le premier fournisseur des industriels français en sucre, fonctionnant de façon collaborative en interne, s’est doté d’une direction des marchés en début d’année. Il veut faire rimer performance et RSE.
Il y a cinq ans, l’industriel du sucre Cristal Union établissait un schéma d’organisation interne baptisé Eve (ensemble vers l’excellence) dans une optique de performance durable. Ses 2 000 salariés ont adopté un système de communication et de travail collaboratif numérique (conçu par Jive). Cette solution s’imposait à la structure industrielle composée de dix sucreries et de trois usines de conditionnement des marques Daddy, Erstein, Eridania, de distilleries et d’usines de déshydratation de luzerne et de pulpe de betterave ; une diversité de sites implantés entre la Manche et la Méditerranée.
« La communication interne et la mise à disposition des informations opérationnelles entre groupes de collaborateurs donnent de bons résultats en matière de performance et de qualité, de qualité de vie au travail aussi », affirme Alain Commissaire, directeur général de Cristal Union. « Nous réfléchissons aux moyens qui permettraient aux planteurs de s’organiser aussi entre eux », confie-t-il.
Abandon total du fioul et du charbon
Comme les autres industriels du sucre présents en France, un des défis de la fin des quotas était d’allonger la durée d’activité des outils de transformation des betteraves, grâce à l’allongement des campagnes d’arrachage et à la régularité de livraison des sites ; afin de mieux absorber les frais fixes. À Cristal Union, l’augmentation des surfaces plantées, de 20 % en deux ans, et la bonne récolte 2017 ont permis d’allonger la durée moyenne de 30 jours à 125 jours, soit presque les 300 jours préconisés par l’interprofession. La transformation de cette récolte s’est déroulée « sans panne ni accident majeur », se félicite le président, Olivier de Bohan, en en-tête du rapport d’activité.
Une récolte sans panne ni accident majeur
Le groupe qui transforme plus de 40 % de la surface betteravière de France a atteint la cadence moyenne de 135 000 tonnes de betteraves transformées quotidiennement ; un « record » qui couronne le plan Cap 2017 du groupe. À l’issue de sept ans de modernisation des outils de production, ce plan a aussi abouti à réduire d’un dixième la consommation globale d’énergie, de moitié la consommation d’eau et d’un quart les émissions de CO2. De nouvelles avancées se réalisent en 2018, comme l’abandon total du fioul et du charbon (sauf dans deux usines de luzerne récemment acquises) et l’aboutissement d’un projet de haute technologie énergétique à la sucrerie de Sainte-Émilie dans la Somme : une centrale de cogénération qui « va renforcer sa capacité industrielle tout en améliorant de manière significative ses performances énergétiques », annonce le groupe à la presse.
Sucre bio
Les communes avoisinantes pourront se raccorder au gaz naturel produit par la sucrerie et la vente d’électricité est en cours d’étude. Si les caprices du marché contraignent Cristal Union à ralentir ses investissements industriels, ils l’ont engagé à se doter en début d’année d’une direction des marchés, constituée pour l’heure de quatre experts. Le groupe cultive par ailleurs son potentiel en sucre bio avec ses producteurs de luzerne bio.