Coût des contrôles : « le déficit n’est pas à chercher du côté de la viande »
Les Marchés Hebdo : Comment réagissez-vous face au rapport de la Cour des comptes sur la sécurité alimentaire ?
Mathieu Pecqueur : Si on fait une analyse un peu fouillée du rapport de la Cour des comptes, il apparaît que les entreprises d’abattage et de découpe de viande payent une large majorité de la redevance sanitaire pour financer leurs contrôles. Selon le rapport de la Cour des comptes, le montant perçu par la DGAL à travers six redevances sanitaires est d’environ 55 millions d’euros. Or, la redevance sanitaire d’abattage et de découpe représente plus de 90 % de ce montant, soit environ 50 M€. Nous nous sentons forcément concernés puisque la DGAL pointe les IAA, mais l’industrie des viandes paye la majorité. Il aurait été intéressant que la Cour des comptes fasse une analyse plus fine et sectorielle.
LMH : Donc l’industrie des viandes paye déjà sa part ?
M. P. : Si on extrapole les chiffres connus, il est possible d’estimer que le coût des contrôles sanitaires dans les entreprises d’abattage et de découpe de viande est d’environ 177 millions d’euros. Or, avec 50 M€ de redevance sanitaire, la participation des entreprises des viandes peut être estimée à 28 %. C’est le niveau des Pays-Bas, cité en exemple par le rapport. Les entreprises de la viande sont déjà les seules à payer. Le déficit n’est pas à chercher du côté des entreprises d’abattage et de découpe.