Comment s'introduire dans le panier des seniors
Le bon tiers des plus de 65 ans qui peupleront l'Europe en 2030 sont les plus de 50 ans d'aujourd'hui. Parmi ces derniers se comptent les consommateurs de produits dits « premium » ou « terroir ». Mais les jeunes seniors et les moins jeunes sont susceptibles de choisir d'autres formes de valeur ajoutée. Que recherchent-ils, et surtout, sont-ils réceptifs aux messages répondant à leurs besoins ? Le sociologue Philippe Cardon et le professeur en marketing François Guillon ont fait part de leurs travaux à la conférence d'Avignon du 7 avril. À la conférence de restitution du programme européen Nu-Age (recherche de régimes à bénéfice santé chez les plus de 65 ans), le 5 avril à Bruxelles, a été présentée une enquête de Sophie Hieke (Eufic) sur la perception des consommateurs âgés envers les
bénéfices et messages nutritionnels. Seules 29 % des personnes interrogées (en France, Italie, Pays-Bas, Royaume-Uni et Pologne) ont cité les allégations nutritionnelles parmi leurs motifs d'achat. Celles-ci sont peu convaincues du fondement scientifique de messages relatifs à la mémorisation, la solidité des os, les défenses naturelles, le confort digestif, la santé de la peau ; avec de fortes divergences entre les Italiens et Polonais, plutôt confiants, et les Britanniques, particulièrement sceptiques. En revanche, une majorité des seniors interrogés ont montré qu'ils lisent – ou tentent de lire – les étiquettes nutritionnelles, surtout s'agissant du sucre, de l'allégé et du sel.