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Inflation
Inflation : les fournisseurs des cantines obtiennent des hausses de tarif de +4 %

Les fournisseurs de la collectivité, pris en tenaille entre l’inflation et Egalim, ont réussi à faire passer des hausses moyennes de +4 % de leurs tarifs, même si les demandes se situent autour de +7 %.

© Pixabay

Le Syndicat national de la restauration collective (SNRC) indique que les fournisseurs de la restauration collective ont obtenu des hausses de tarifs de +4 % en moyenne, pour des demandes de revalorisation des prestations autour de +7 %.

« Une hausse des tarifs de +7 % permettrait à nos entreprises qui fournissent les collectivités de continuer à être rémunérées correctement pour le travail qu’elles effectuent. L’inflation actuelle dépasse ce qui était prévisible. Les contrats ne suffisaient plus pour prendre en compte l’augmentation du coût des matières premières, des salaires et de l’énergie », précise Esther Kalonji, déléguée générale du SNRC.

La hausse demandée de +7 % ne servirait qu’à couvrir les surcoûts liés à l’inflation de cette année, sans tenir compte des années précédentes. « L’an dernier, les prix des matières premières ont augmenté en moyenne de +1,1 % », précise Esther Kalonji.

Les entreprises privées de restauration collective, qui gèrent 40 % des cantines scolaires à la suite d’une délégation des services publics, tirent la sonnette d’alarme depuis plusieurs mois. « Nous constatons une augmentation de +10 % des prix des matières premières avec lesquelles les 100 000 cantiniers de France fabriquent tous les jours des repas pour les enfants », a annoncé Anne-Laure Desclèves, porte-parole du SNRC au micro de BFM TV le 24 août 2022.

Les collectivités peuvent dorénavant choisir de reporter ces hausses de tarifs pour les convives, et si oui à quel taux. « Nous serons toujours aux côtés des collectivités pour les accompagner et adapter les repas aux convives. Chaque maillon de la filière doit jouer son rôle », ajoute Esther Kalonji.

Les demandes de hausses des tarifs « ne paraissent pas excessives de prime abord », souligne Philippe Laurent, vice-président de l’association des maires de France et maire de Sceaux. « L’idée n’est pas de voir s’alourdir la facture des familles », ajoute Esther Kalonji.

Plusieurs communes se sont déjà engagées à prendre en charge la totalité des hausses comme Libourne, en Gironde ou Dunkerque, dans le Nord. Les négociations sont toujours en cours pour faire passer certaines hausses. « Les collectivités sont à l’écoute. Les discussions vont dans le bon sens. Nous attendons encore des signaux positifs de leur part », note Esther Kalonji.

Des hausses aussi liées à Egalim 2

Les obligations de la loi Egalim 2 aux collectivités, à savoir 50 % des produits servis sous signes officiels de qualité, entraînaient déjà une hausse du prix du repas. « Cela fait quatre ans que les effets prix de la loi Egalim sont identifiables. Pour que les collectivités restent dans leur budget, on crée une pression sur le personnel pour qu’ils augmentent leur productivité. C’est regrettable qu’à chaque loi mise en place, on ne se soucie pas des conséquences sur les modèles économiques des systèmes en place », regrette Éric Nardin, fondateur du cabinet d’expertise GPS2 Food Service.

« Egalim 2 prévoit la juste rémunération des agriculteurs mais ne doit pas se faire au détriment des entreprises », appelle Esther Kalonji. « Les vraies hausses se situent entre +15 et +20 % sur ces deux dernières années pour les fabricants de l’agroalimentaire qui fournissent les collectivités. D’autres hausses devront être passées pour que les filières préservent leur rentabilité », conclut Éric Nardin.

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