Changement de campagne en vue
Le principal facteur de soutien sur le marché des oléagineux est venu la semaine dernière des chiffres présentés par le ministère américain de l'agriculture (USDA) sur les équilibres de l'offre et de la demande. Le stock de soja aux États-Unis et donc dans le monde pour cette fin de campagne a été à nouveau revu en baisse et ce dans une proportion supérieure aux attentes des observateurs. Cette surprise passée, le marché s'est tassé en fin de semaine avec l'annonce d'annulation de bateaux chinois pour, selon le marché, 500 000 tonnes de soja américain. Les marges des triturateurs chinois sont actuellement négatives et les industriels font tourner leurs outils à 50 % de leur capacité.
Changement de direction après un week-end marqué par une nouvelle dégradation de la situation en Ukraine : sur Euronext, la tonne de colza est restée stable sur l'échéance mai à 417 €/t, mais a gagné 1,50 €/t sur celle d'août alors qu'en physique le fob Moselle atteint 423 €/t en nominal. La question du gaz étant l'un des enjeux de la crise entre l'Ukraine et la Russie, cela fait augmenter mécaniquement les cours de l'énergie et par conséquent ceux du colza. Dans le même temps la perspective d'une reprise des exportations pétrolières libyennes pourrait de nouveau faire baisser les prix. L'incertitude reste donc de mise alors que se profile la fin de campagne.
Colza : surfaces françaises en haussePour les semaines à venir au niveau des fondamentaux le regard des opérateurs reste fixé sur la situation climatique avec un peu partout dans le monde des situations de stress hydrique qui continuent à faire peser une menace sur les récoltes mondiales. Aux USA, c'est le retour d'un épisode de froid qui retient l'attention alors qu'au Canada, la sortie du pays de la période de gel pourrait favoriser enfin l'acheminement vers les ports des importants stocks de canola qui se sont accumulés.
En France, les surfaces implantées en colza avec 1,5 million d'hectares se redressent de 90 000 hectares après un point bas en 2013. Elles laissent augurer d'une récolte qui, toutes choses égales par ailleurs, devrait dépasser les 5 millions de tonnes et redonner de la souplesse à un rapport offre-demande qui s'avère particulièrement tendu sur cette fin de campagne. Pour l'heure, les cultures sont belles et en avance d'une quinzaine de jours sur le calendrier habituel. Difficile de se prononcer toutefois car, de l'avis d'un producteur, de belles parcelles ne conduisent pas systématiquement à de bons rendements.