Volailles
Bruno Siebert prudent sur le bio
Le premier volailler alsacien vient d’atteindre sa vitesse de croisière en poulets bios. Il calque le développement de ce créneau sur celui de la demande.
L’activité des Volailles Bruno Siebert est passée de 1 500 têtes/semaine en 1978 lors de sa création à 85 000 en 2007 et à 174 900 en 2017 dont 167 400 poulets. Le poulet bio ne représente cependant que 1% des volumes abattus à Ergersheim (Bas-Rhin), soit 4 000 têtes/semaine. « Lors de la mise en place de la filière en 2011, le marché était occupé. Et puis nous sommes partis sur des structures de production en dur, de style cabane de 90 m², donc au coût de revient plus élevé » explique Bruno Siebert, le PDG. Les deux premiers bâtiments de 400 m² sur sol béton n’ont été mis en service qu’il y a un an, un troisième cet automne. Regroupés dans le GIE Les Plumes bio du Grand Est, seize éleveurs dont un seul extérieur au Bas-Rhin, le berceau des Volailles Siebert, livrent des poulets cou nu jaune avec un poids objectif de 2,2-2,3 kg/vif en 81 jours.
Le prix de reprise au kilo net est le plus élevé de France
« Nous avons répondu à leur souhait de marge. Le prix de reprise au kilo net qu’ils touchent est le plus élevé de France. Il était nécessaire pour monter la filière, mais il complique le recrutement de nouveaux clients » complète Cyril Besnard, directeur commercial de l’entreprise.
Les Volailles Siebert ont repris leur présentation standard pour le bio. La gamme reconnaissable à son étiquetage dominé par la couleur verte compte les mêmes références : poulet entier, escalopes, cuisses, pilons, ailes, ailerons, sauté ou émincé issu de la cuisse, et plateaux (deux pilons, deux hauts de cuisse, deux ailes). « En dépit des creux de consommation et d’une demande portant à 70 % sur de la découpe, les escalopes en particulier, le bilan matières s’est progressivement équilibré » note Cyril Besnard. La croissance des ventes y aide. En 2018, elles sont sur un rythme annuel de 83 t contre 46 t en 2017. Volailles Siebert en écoule 51 % sur le marché français, essentiellement dans le Grand Est, 41 % en Allemagne et 7 % au Luxembourg. L’entreprise trouve ses débouchés à 78 % dans la grande distribution et à 13 % chez des grossistes. « La place du bio dans les linéaires peut être équivalente à celle du label Rouge. Le rayon traditionnel en réclame également de plus en plus » constate Cyril Besnard. Les bouchers-détaillants sont clients pour près de 6 % des volumes et les collectivités pour quelque 3 %.
Pintades et chapons fermiers à l'étude
« Nous avons une vocation de producteur régional pour le marché régional. Nous sommes dans une position attentiste et à l’écoute du marché » indique Cyril Besnard. La demande frémit du côté des collectivités dont les achats ont presque quadruplé en 2018. « Certaines sociétés de restauration comme les cantines autogérées anticipent les obligations légales de proposer des repas bio » signale encore Cyril Besnard. De pareils clients sont particulièrement intéressés par des sautés et des émincés. « C’est le genre de produit qui plaît. Il est facile d’emploi et sans os. Les pertes sont donc moindres » constate Bruno Siebert. Pour stimuler le marché, Les Volailles Siebert comptent enfin élargir leur offre, notamment avec de la charcuterie de volaille bio. Des éleveurs sur liste d’attente sont prêts à démarrer des ateliers supplémentaires. A moyen terme, la réflexion du volailler porte sur le lancement d’une production de pintades et de chapons fermiers bios qui peuvent jouer un rôle de relai de croissance.