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Les vignerons bourguignons prêts à faire le siège de l’Inao

Les projets de délimitation de l’AOC bourgogne par l’Inao hérissent le vignoble bourguignon. Un rassemblement est lancé pour le 6 février devant le siège de l’Inao, jour du passage du dossier en comité national, pour réclamer une vraie concertation sur le sujet.

carte INAO appellation Bourgogne
L'aire d'appellation de l'AOC Bourgogne actuellement définie par l'Inao fait l'objet d'un projet de révision qui met le vignoble bourguignon en colère.
© Source : Inao

Perdre la possibilité de faire de l’AOC bourgogne, c’est selon le Syndicat des Bourgognes et la Confédération des appellations et Vignerons de Bourgogne, la menace qui pèse sur les producteurs de 64 communes de Bourgogne (dont 16 communes du Chablisien). Dans un communiqué, les deux syndicats dénoncent le fait que ce seront essentiellement des communes situées dans les secteurs de Chablis, de Dijon et du nord de la Côte d’Or qui seront touchées par le projet de délimitation de l’AOC bourgogne que prépare l’Inao. Dans le même temps, ils estiment que 43 communes du Beaujolais pourraient, elles, produire de l’AOC bourgogne. Ils chiffrent la perte pour la Bourgogne à « 7 000 ha dont 5 500 ha plantés ». Les vignerons devraient alors se rabattre sur l’AOC coteaux-bourguignons.

Les vignerons s’insurgent contre la surdité de l’Inao quant à leurs propositions et estiment qu’un « amalgame entre deux régions viticoles historiquement distinctes avec leurs caractéristiques propres » est à craindre.

Une pétition en ligne pour appuyer la contestation

Une pétition « Vive le Bourgogne, Vive le Beaujolais, Non au Bourgogne dans le Beaujolais ! » est en ligne. Bruno Verret, le président du Syndicat des Bourgognes, espère bien recueillir aussi le soutien des amateurs de Bourgogne. Le cap des 5 000 signatures devrait être franchi assez vite.

Curiosité de l’histoire des appellations, le travail de délimitation n’a jamais été achevé depuis la création de l’AOC en 1937, pour les secteurs du Chablisien et du Beaujolais. Interrogé par l’AFP, Gilles Flutet, responsable du service Territoires et Délimitation de l’Inao souligne que dans toute décision de délimitation, une procédure de consultation publique de deux mois est prévue.  "Toutes les réclamations seraient alors étudiées par les experts", affirme-t-il en soulignant que ces experts se basent sur « des éléments liés au milieu naturel, mais aussi aux pratiques et usages".

Un dossier qui alimentera encore un peu plus le sentiment d’incompréhension entre l’institution gardienne des appellations et le monde viticole.

 

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