Stress hydrique de la vigne : les 7 points clé du test de la chambre à pression
La méthode de la chambre à pression, aussi appelée mesure du potentiel hydrique, est une mesure objective pour déterminer l'état hydrique de son vignoble. Les paramètres établis par les chercheurs permettent de déterminer si la plante est en stress hydrique intense ou modéré, et s’il peut y avoir des répercussions sur la production ou encore la qualité du raisin. En vidéo, Hernàn Ojeda, ingénieur de recherche à l'Inrae en viticulture, écophysiologie et qualité du raisin, détaille les points essentiels de cette méthode.
La méthode de la chambre à pression, aussi appelée mesure du potentiel hydrique, est une mesure objective pour déterminer l'état hydrique de son vignoble. Les paramètres établis par les chercheurs permettent de déterminer si la plante est en stress hydrique intense ou modéré, et s’il peut y avoir des répercussions sur la production ou encore la qualité du raisin. En vidéo, Hernàn Ojeda, ingénieur de recherche à l'Inrae en viticulture, écophysiologie et qualité du raisin, détaille les points essentiels de cette méthode.
Pourquoi faire ce test ?
La mesure a deux bénéfices pour l’irrigant : irriguer la vigne au bon moment et économiser de l’eau si la plante n’en a pas besoin.
Cette mesure peut être réalisée sur tous les vignobles, à noter qu’il faut la faire plus souvent sur les sols sableux qui présentent moins d’inertie que les sols argileux.
Quand réaliser le test ?
Le test peut être effectué du stade de floraison jusqu’après récolte. Après récolte, « c’est une période où la plante change sa physiologie, du fait de l’absence de raisin, elle fait des réserves, et pour cela, il lui faut de l’eau, précise Hernàn Ojeda. Si la vigne connaît un stress hydrique après la récolte, elle peut s’affaiblir. »
Le choix de l’heure
Deux possibilités
- Le matin avant le lever du soleil. C’est le moment où la plante est à son état hydrique maximal. Elle a fermé ses stomates durant la nuit, donc il n’y a pas eu d’évapotranspiration. Le matin, elle commence à se déshydrater. On calcule alors le potentiel de base.
- A midi au soleil, soit environ 14 heures. C'est le moment où la vigne est déshydratée au maximum. C’est le potentiel de tige ou potentiel de midi.
Étape 1 : choisir la zone du test
Il s'agit de choisir une zone représentative de la parcelle. Si celle-ci est hétérogène, il faut effectuer le test dans plusieurs zones.
Étape 2 : ensacher la feuille
Une heure avant midi au soleil, on enferme une feuille dans une enveloppe thermoscellée pour éviter le contact des rayons du soleil et éviter qu’elle se déshydrate. Il faut opter pour une feuille située au milieu du rameau et qui a un bon état physiologique.
Une heure plus tard, on récupère la feuille, on coupe le pétiole et on enferme la feuille, toujours ensachée, dans la chambre à pression.
On allume la chambre à pression puis on observe à la loupe le moment où une gouttelette de sève sort du pétiole. On arrête la chambre à pression et on relève la mesure de référence.
A noter que pour le test du potentiel de base, avant le lever du soleil, les gestes sont presque les mêmes, excepté qu’on n’ensache pas la feuille avant de faire le test.
Étape 3 : lire le résultat
Dans le tableau, il faut croiser la période végétative à laquelle on réalise le test (débourrement, floraison-nouaison, véraison, récolte ou chute des feuilles) et le potentiel hydrique relevé : potentiel de base ou potentiel de midi, de tige. Visuellement, plus on est bas dans le tableau, plus la vigne est stressée. La couleur verte indique que la vigne n’est pas stressée, la couleur orange qu’elle est modérément stressée, et le rouge, qu’elle connaît un niveau élevé de stress hydrique.
Le tableau, créé par Hernàn Ojeda, est disponible ici (en fin de page).
Combien de fois faire le test dans la saison ?
« Si on fait le pilotage de l’irrigation, conseille Hernàn Ojeda, c’est intéressant de le réaliser plusieurs fois dans la saison, pour observer l’évolution de l’état hydrique de la vigne et savoir si quelque chose a été manqué au cours du cycle végétatif. »
Par ailleurs, l’ingénieur suggère de le faire chaque année pour comparer les millésimes. Certaines années peuvent déjouer les prévisions habituelles. « Pour certains millésimes, on commence à mesurer, et le résultat montre que, contrairement à ce qu’on a l’habitude de faire, il n’y a pas besoin d‘irriguer », illustre-t-il. En revanche, certaines années, l’irrigation doit commencer plus tôt. Tout dépend du volume et des périodes de précipitations.
Le matériel nécessaire pour réaliser le test
- Une chambre à pression
- De l’azote comprimé
- Une loupe
- Un cutter pour couper le pétiole
- Une enveloppe thermoscellée pour le teste de midi