Comment les surfaces de céréales évoluent en France depuis dix ans ?
Après une hausse tendancielle de 1990 à 2015, les surfaces de céréales diminuent depuis, avec de fortes variations annuelles. Cette baisse est pour partie compensée par la progression des oléagineux et protéagineux et des évolutions analogues s’observent dans les grands pays céréaliers de l’Union européenne.
Après une hausse tendancielle de 1990 à 2015, les surfaces de céréales diminuent depuis, avec de fortes variations annuelles. Cette baisse est pour partie compensée par la progression des oléagineux et protéagineux et des évolutions analogues s’observent dans les grands pays céréaliers de l’Union européenne.
Moins de blé tendre et de maïs grain, plus d’orge
Après leur point haut de 2015, à plus de 5 millions d’hectares (ha), les surfaces de blé tendre sont en baisse, avec deux années de recul importantes en 2020 et 2024 (moins de 4,3 millions d’ha). À l’opposé, depuis le milieu des années 1990, les surfaces d’orge augmentent et atteignent aujourd’hui prêt de 2 millions d’ha. Au global, les surfaces de céréales sont passées de 9,6 millions d'ha en 2014 à 8,5 en 2024. Les surfaces en maïs grain sont, quant à elles, en baisse depuis le début des années 1990 et dépassent à peine 1,5 million d’ha en 2024.
Disparition de 50 % des surfaces de blé dur en 15 ans
En hausse jusqu’en 2010, les surfaces de blé dur ont diminué de moitié depuis, pour se situer à 240 000 ha en 2024. En parallèle, cette céréale historiquement concentrée dans quatre bassins de production, se diffuse désormais dans les territoires et notamment dans certaines régions où le climat ne s’y prêtait pas auparavant.
Baisse continue pour le triticale et l'avoine
Après avoir atteint en 2012 plus de 400 000 ha, les surfaces de triticale sont en recul, avec 250 000 ha en 2024, mais elles restent nettement supérieures à celles du début des années 1990. Les surfaces d’avoine ont diminué de moitié sur cette même période et les surfaces de seigle restent en dessous des 50 000 ha depuis 1993. Le sorgho profite, lui, des reports liés aux diminutions de surface des céréales d’hiver.
Hausse des surfaces d’oléagineux et protéagineux
Les surfaces d’oléagineux connaissent globalement une hausse depuis 1990, qui fut très forte en 2022 et 2023 (en raison de la guerre en Ukraine). Elles restent à un niveau très élevé en 2024, avec 2,3 millions d’ha dont 1,3 de colza. Les surfaces de tournesol, qui atteignent 0,8 million d’ha, ont retrouvé depuis 2022 leur niveau de 1999. Quant aux surfaces de soja, elles augmentent nettement à compter de 2015 et sont supérieures à 150 000 ha depuis 2018.
Progression des pommes de terre et betteraves sucrières
Les surfaces des pommes de terre de conservation et demi-saison augmentent régulièrement (178 000 ha en 2024), en lien avec une demande industrielle de plus en plus importante. Celles des betteraves sucrières fluctuent autour des 400 000 ha depuis une quinzaine d’années. Les plantes à fibres (lin textile et chanvre) connaissent quant à elles une dynamique de forte croissance, atteignant en 2020, 160 000 ha, soit plus du double de celles observées sur la décennie 1990.
Des constats identiques chez nos voisins européens
La baisse des surfaces de céréales est plus ancienne dans les autres pays céréaliers de l’Union européenne. Entre 2008 et 2023, la sole céréalière diminue de 16,4 % en Pologne, de 13,7 % en Allemagne et de 19,1 % en Espagne contre seulement 9,3 % en France. En Pologne, cette baisse est en partie compensée par la forte hausse des surfaces d’oléagineux. En Allemagne, les surfaces d’oléagineux repartent à la hausse depuis 2020, sans toutefois retrouver le niveau de 2008. En Espagne, les surfaces d’oléagineux sont plutôt stables depuis 2008. Par contre, en Roumanie, si entre 2008 et 2023, la sole céréalière est assez stable, les surfaces d’oléagineux ont fortement augmenté.