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Les exploitations agricoles ont vu leurs résultats économiques se dégrader en 2020
Après un léger recul en 2019, les résultats économiques des exploitations agricoles françaises ont chuté de 5,8% en 2020 avec des tableaux très contrastés d’une exploitation à une autre selon le type de production, la taille ou encore le statut.
Après un léger recul en 2019, les résultats économiques des exploitations agricoles françaises ont chuté de 5,8% en 2020 avec des tableaux très contrastés d’une exploitation à une autre selon le type de production, la taille ou encore le statut.
Bien que les agriculteurs aient continué à produire malgré la crise de la Covid-19, assurant ainsi l’approvisionnement alimentaire des Français durant cette période inédite, la plupart d’entre eux ont vu leurs résultats économiques reculer durant l’année 2020.
En 2020, l’excédent brut d’exploitation (EBE) a ainsi chuté de 5,8% sur un an dans les exploitations agricoles de France métropolitaine pour atteindre 52 120 euros en moyenne par équivalent temps plein (ETP) non salarié, selon les dernières données du Réseau d’information comptable agricole (Rica). Et ce alors que les résultats économiques des exploitations agricoles reculaient déjà légèrement en 2019.
En prenant en compte les charges financières et des amortissements, le résultat courant avant impôt (RCAI) par ETP non salarié s’est élevé, pour sa part, à 26 790 € en moyenne, soit 10 % de moins qu’en 2019.
Dans le détail, les résultats économiques diffèrent de nouveau fortement d’un type d’exploitation à une autre.
Fort contraste d'une exploitation à l'autre
En 2020, un quart des exploitations ont ainsi un EBE par actif non salarié inférieur à 21 740 € tandis qu’il est supérieur à 65 980 € pour un autre quart. Toutes orientations confondues, 5,2 % des exploitations ont un EBE négatif.
« Comme les années précédentes, les dispersions de revenus bruts les plus faibles sont relevées au sein des élevages d’herbivores » pointe le ministère de l’agriculture qui souligne à l'inverse la forte dispersion des EBE observée au sein des élevages porcins avec un écart de 68 230 € entre le quart des exploitations aux résultats les plus faibles et le quart supérieur.
Résultats économiques en 2020 selon l’orientation des exploitations
Orientation |
EBE/ETP non salarié |
Evolution 2020/2019 |
Céréales et oléoprotéagineux |
42 526 euros |
-6,5% |
Autres grandes cultures |
68 357 euros |
-12,5% |
Maraîchage et horticulture |
63 841 euros |
+8,4% |
Viticulture |
63 428 euros |
-6% |
Fruits et autres cultures permanentes |
55 023 euros |
+27,3% |
Bovins lait |
54 778 euros |
-2,4% |
Bovins viande |
33 974 euros |
-3,4% |
Ovins et caprins |
38 789 euros |
+2,6% |
Porcins |
83 477 euros |
-33,1% |
Volailles |
62 390 euros |
-4,6% |
Polyculture, polyélevage |
49 650 euros |
-7% |
Ensemble |
52 120 euros |
-5,8% |
Source : SSP – Agreste -Rica – résultats 2020 sur la France métropolitaine
« En forte hausse pour les exploitations fruitières, et dans une moindre mesure, le maraîchage et l'horticulture, ils chutent nettement pour les céréales, les oléoprotéagineux et les autres grandes cultures, ainsi que pour la viticulture », commente le ministère de l’Agriculture.
Les revenus de la filière fruits en hausse, ceux de l'élevage en forte baisse
Les revenus bruts de la filière fruits augmentent grâce à une hausse quasi générale des prix liée à la crise sanitaire, qui a plus que compensé la baisse des volumes produits, conduisant à une croissance de 27,3 % de l’EBE par ETP non salarié, qui s’établit à 55 020 €. Pour les exploitations spécialisées en céréales et oléoprotéagineux, pénalisées par les conditions climatiques défavorables, l'EBE par actif non salarié s'établit en revanche en moyenne à 42 530 €, en retrait de 6,5 % par rapport à 2019.
La viticulture connaît une deuxième année consécutive de baisse de son revenu brut : au-delà du contexte météorologique, elle a notamment pâti de la hausse des droits de douanes américains et d'une consommation nationale pénalisée par les restrictions sanitaires. L’EBE par actif non salarié chute ainsi de 6,0 %, s'établissant à 63 430 €.
Dans les élevages, les principales filières voient leurs revenus bruts en baisser. L'EBE moyen par ETP non salarié diminue pour les producteurs laitiers (-2,4 %), dans un contexte de hausse des charges, ainsi que pour les producteurs de viande bovine (-3,4 %), du fait de la baisse de la production totale de bovins pour la deuxième année consécutive. Les résultats économiques de la filière porcine chutent fortement (-33,1 %) après une année 2019 en très forte hausse. Et ce du fait de la demande intérieure déprimée par la fermeture de la restauration hors foyer, que la consommation à domicile n’a pu compenser.
La taille de l'exploitation et son statut comptent
La différence de résultats économiques entre exploitations agricoles s’explique aussi par la différence de taille. Ainsi les plus grandes exploitations agricoles affichent un EBE par ETP non salarié de 81 730 euros soit 1,7 fois celui des exploitations de taille intermédiaires et de 1 à 3 avec les structures dites petites.
La note du service de statistiques du ministère de l’Agriculture relève aussi une différence selon le statut des exploitations. Ainsi le revenu brut généré par les exploitations en société est supérieur à celui des exploitations individuelles, et ce, quelle que soit l’orientation productive.