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Compte de l'agriculture : tirée par les prix, la production agricole en valeur a nettement progressé en 2021

Le compte prévisionnel de l’agriculture pour 2021 publié ce jour par l’Insee annonce une production agricole de 81,2 milliards d’euros, en hausse de 7,5% par rapport à 2020, après un recul de 1,9% l’an dernier.

Champ de blé
ce sont surtout les productions végétales, qui ont tiré la production agricole à la hausse en 2021.
© Pixabay

« En 2021, la production de la branche agricole hors subventions sur les produits s’est redressée très nettement en valeur », annonce ce 15 décembre l’Insee avec la publication du compte prévisionnel de l’agriculture pour 2021. L’Insee prévoit une progression de la production agricole en valeur de 7,5% sur l’année pour atteindre 81,2 milliards d’euros, après un recul de 1,9% en 2020. Selon l’Institut, cette progression « fait plus que compenser les baisses des deux années précédentes », avec une production agricole 2021 supérieure de 5% à celle de 2018.

« Cette forte augmentation est dominée par l’évolution des prix (+8,7%, ndlr) dans le contexte général de hausse du prix des matières premières », commente l’Institut national de la statistique et des études économiques dans sa note. Autre enseignement de compte prévisionnel de l’agriculture, ce sont surtout les productions végétales, qui ont tiré la production agricole à la hausse.

 



Hausse en volume et en prix des céréales

L’année 2021 est surtout marquée par une forte hausse de la production des céréales (+46,2% sur un an) à 46,2 millions d’euros, stimulée par la poussée conjuguée du volume de 17% et des prix de 24,9%. La production des oléagineux et protéagineux n’est pas en reste, à +53,6% du fait également de la hausse des volumes (+9,5%) et des prix (+40,3%).



Un niveau historiquement bas pour le vin

En revanche du côté de la production viticole, à cause du gel printanier et de l’humidité estivale ayant favorisé l’émergence de maladies, la récolte a atteint un niveau historiquement bas (en recul de 19,4% en volume) que la hausse des prix (de 7,4%) n’a pas réussi à compenser. D’où une chute de la production viticole en valeur de 13,4% à 10,3 milliards d’euros.

Côté végétal toujours, l’Insee pointe un retour à la hausse de la production des betteraves industrielles de 30% (couplée à une progression des prix de 3,2%), une stabilité de la production de pommes de terre (-0,2%) malgré un recul des surfaces, et en revanche une nouvelle chute de production de fruits en volume de 11,3% (les fruits d’été ayant également beaucoup souffert du gel printanier). La production de légumes s’est quant à elle replié de 2,9% en volume du fait de conditions climatiques défavorables.
 


Légère hausse de la valeur des productions animales

Si 2021 est marqué par un retour net à la croissance pour la production des céréales, du côté des productions animales, la valeur croît à un rythme beaucoup plus modéré, la baisse des volumes (-1,6%) atténuant la hausse des prix (+3,4%). Ainsi les productions animales affichent une valeur de 26,8 milliards d’euros en recul de 1,8% sur un an.

Dans le détail la production animale décroît en volume de 1,2% pour les gros bovins, de 1% pour les veaux et de 1% pour les porcs, alors qu’elle augmente pour les ovins et les caprins (+3%). « Elle fléchit également pour les volailles (-2,7%) et le lait (-1,5%) », note l’Insee qui souligne en revanche une progression en volume de 3,2% pour les œufs.

Côté prix, la réouverture progressive de la restauration collective et la fermeté de la demande mondiale ont conduit à des hausses pour : les gros bovins (+5,2%), les veaux (+7,4%), les ovins (+9%), les volailles (+4,5%) et le lait (+3,9%). Seul le prix des porcs a reculé de 4,5% pour la deuxième année consécutive.

 


 

Flambée de la valeur des intrants

L’autre enseignement majeur de ce compte prévisionnel 2021 pour l’agriculture est la hausse des consommations intermédiaires de la branche agricole de 2,8% en valeur après un recul de 1,9% en 2020. En cause : la hausse des prix (+3,5%) alors que l’Insee constate une légère baisse des volumes (-0,7%).

En tête des hausses de prix : l’énergie (avec des prix à 15,7%), l’aliment pour les animaux (+9,5%) et les frais vétérinaires (+1,3%). L’Insee estime en revanche que les dépenses d’engrais et d’amendements pour 2021 ont reculé en valeur de 11,5% du fait notamment d’une diminution de leurs recours en volume (-10,6%).

 


 

Une valeur ajoutée brute par actif à +11,2%

En prenant en compte les subventions d’exploitation et les impôts sur la production, l’Insee annonce une hausse de la valeur ajoutée brute au coût des facteurs de 11,5% en 2021. Ramenée par actif agricole, cette valeur ajoutée brute au coût des facteurs de la branche agricole augmenterait de 11,7%. « En termes réels, elle s’accroîtrait de 11,2%, après une baisse de 3% en 2020 », conclut l’Insee.

 

 

 

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