Les brebis passent l’hiver sur les prairies des vaches
Les parcelles de pâturage destinées aux vaches peuvent très bien accueillir des brebis durant l’hiver. Les avantages sont nombreux et tendent à être quantifiés grâce à une étude en cours au Ciirpo.
La pratique existe depuis plusieurs décennies. Pourtant les références manquent pour quantifier les intérêts du pâturage hivernal des brebis sur les prairies des vaches. Des essais (1) sont en cours dont voici les premiers résultats. Avec un pâturage en début d’hiver, la hauteur d’herbe est équivalente à celle des prairies non pâturées à partir de la fin mars.
« Les brebis nettoient la prairie et favorisent le développement des trèfles »
Ainsi, à 300 °C jour (le 15 mars en 2024), la biomasse est légèrement inférieure sur la zone pâturée par rapport à celle non pâturée (100 à 400 kg MS/ha). À 500 °C jour (le 4 avril en 2024), l’écart se réduit. En revanche, si les brebis sont encore dans la parcelle début février, un décalage de la pousse de l’herbe au printemps est observé.
Une meilleure qualité de l’herbe
Le pâturage hivernal des brebis favorise la diversité floristique des prairies permanentes. À titre d’exemple, au pôle régional ovin de Charolles (Saône-et-Loire), la zone pâturée comporte 15 % de légumineuses et 9 % de diverses espèces consommables en plus. Le pâturage des brebis recrée en effet de l’espace, facilitant le passage de la lumière. Il favorise donc le développement des trèfles.
Ce constat se retrouve sur les valeurs alimentaires des prairies. La teneur en protéines est supérieure en début de printemps. Enfin, les mesures réalisées ont montré que les brebis ne tassent pas le sol, y compris lors d’épisodes très pluvieux comme ce fut le cas au cours de l’hiver 2023-2024. Les mesures se poursuivent cet hiver.