Le préchauffage de l’air entrant améliore l’ambiance dans les post-sevrages des élevages de porcs

Le système de préchauffage de l’air entrant Biomim proposé par la société Calopor réduit la présence de gaz et de poussières dans les salles, ainsi que le risque de caudophagie grâce à une ambiance de meilleure qualité.

Les Chambres d’agriculture de Bretagne ont testé le dispositif de chauffage Biomim mis au point par la société Calopor dans l’un des post-sevrages de la station expérimentale de Crécom. Biomim permet de chauffer par air neuf 100 % des débits minimums de ventilation. Pour cela, une batterie eau chaude est installée dans les combles. Elle est alimentée par une pompe à chaleur qui récupère l’énergie des calories de l’air extérieur. L’entrée d’air neuf réchauffé dans les salles se fait depuis des bouches de soufflage en composite intégrées au plafond.

Une qualité de l’air améliorée

Sur l’ensemble des 4 bandes de l’expérimentation, les concentrations en dioxyde de carbone, en ammoniac et méthane ont systématiquement été inférieures dans la salle équipée du système Biomim par rapport à une salle identique chauffée par des radiants IRC. Cela se traduit également par une moindre émission de ces gaz au niveau de la gaine d’extraction d’air. Pour le gaz carbonique, les émissions sont réduites de 24 %. La baisse est de 30 % pour l’ammoniac et de 12 % pour le méthane.

Les concentrations en particules PM2.5 (diamètre inférieur à 2,5 µm) et PM10 (diamètre inférieur à 10 µm) sont également inférieures de l’ordre de 22 %. Ainsi, une meilleure qualité de l’air est perçue par les salariés de la station. Cela pourrait s’expliquer par « un effet chasse d’air vertical du plafond vers les fosses » annoncé par l’équipementier.

Une croissance optimale des porcelets

Aucune différence statistique de croissance n’a été observée entre les deux systèmes de chauffage. Sur la période automne-hiver de l’expérimentation allant du 15 octobre 2020 au 28 mars 2021, les porcelets sont rentrés en post-sevrage à 8,8 kilos de moyenne et sont sortis à 28,6 kilos après 33 jours. Avec près de 600 g/j de GMQ et un indice de consommation voisin de 1.50, les performances de croissance sont bonnes dans les deux salles.

Vers moins de morsures de queues

Les notations de griffures et morsures de queues ont été réalisées à l’entrée des porcelets en post-sevrage puis une semaine après (J + 7) avant le changement d’aliment et enfin à la sortie du post-sevrage. Le nombre d’animaux présentant des morsures de queues avec plaies modérées en sortie de post-sevrage représente 3,26 % des effectifs pour la salle chauffée par le dispositif Biomim (14 sur 430 porcelets) contre 7,98 % pour la salle équipée de radiants IRC (34 sur 426 porcelets). Cette différence est significative au niveau statistique. En revanche, aucun effet significatif du système de chauffage sur les notes de griffures n’a été observé. La maîtrise de la caudophagie relevant de nombreux facteurs, il convient de rester prudent sur l’interprétation de ces résultats. L’amélioration de la qualité de l’air contribue à réduire le risque de caudophagie.

Les premiers résultats de l’expérimentation sont encourageants concernant les performances de ce nouveau dispositif notamment sur les paramètres d’ambiance. Le travail des salariés est également simplifié en l’absence d’équipement de chauffage à installer et à laver. Les Chambres d’agriculture de Bretagne poursuivent l’analyse des jeux de données afin de consolider ces premiers résultats qui offrent des perspectives intéressantes pour répondre aux enjeux de demain en élevage porcin.