C’est dans une ambiance décontractée que tous les acteurs de la filière porcine de la région Auvergne-Rhône-Alpes se sont retrouvés au Sommet de l’élevage à Cournon-d’Auvergne, près de Clermont-Ferrand dans le Puy-de-Dôme, après une interruption de deux ans. Certes il fallait montrer patte blanche à l’entrée avec le passe sanitaire, mais les masques se faisaient rares dans l’enceinte. Une halle toute neuve accueillait les stands porcins, dédoublant la halle principale devenue trop petite.
« Au niveau des infrastructures et de l’ambiance des bâtiments, c’est top ! », commente Philippe Le Fouest, responsable commercial Danbred qui résume l’avis général. « Cette nouvelle organisation a dû désorienter certains éleveurs qui ne nous ont pas naturellement trouvés. Mais l’an prochain, ce sera rôdé et tout rentrera dans l’ordre. »
Hélène Daviet, directrice de l’organisme de gestion en charge de l’appellation Porcs fermiers d’Auvergne, souligne que certaines niches régionales se portent bien : « En IGP porc fermier d’Auvergne — élevé en plein air et commercialisé dans un réseau de bouchers-charcutiers agréés —, la demande est soutenue. Elle s’est même accrue avec le confinement. Nous fournissons 580 porcs par semaine en moyenne, mais nous aurions pu en écouler 750. »
Cécile Michon, de l’interprofession, précise : « Les éleveurs ont envie d’avancer. Bien sûr la fièvre porcine africaine, la perspective de l’arrêt de la castration à vif ainsi que les cours bas inquiètent. Mais régionalement, il existe des leviers d’action : 50 % de la production de la région Auvergne-Rhone-Alpes est réalisée par des producteurs qui fabriquent leurs aliments à la ferme à partir de leurs céréales. » Bruno Dounies, de l’Association porc montagne, abonde dans le même sens. « Les labels de qualité porcins occupent une part importante de la progression et vont nécessairement évoluer. »
L’immobilisme n’est pas de mise chez Cirhyo, qui regroupe 550 producteurs, dont 150 sont passés sur le stand. Son directeur, Philippe Chanteloube, détaille les projets : « Nous investissons 7,5 millions d’euros, dont 2,5 millions issus du plan de relance, pour rénover le site d’abattage de Lapalisse (Allier) qui date de 1998. Et nous nous restructurons avec la Sicarev au sein de l’abattoir de Tradival près d’Orléans, afin de gagner en efficacité. » Le passage du salon de trois à quatre jours a dilué les visiteurs, surtout le premier jour, mardi. Les fréquentations ont retrouvé un niveau habituel les trois jours suivants. Globalement, le pari de la réouverture est gagné. « Avec 93 000 visiteurs, le sommet de l’élevage a quasiment atteint le niveau avant Covid, ce qui est exceptionnel », se félicite l’organisation.