« Le marché de certaines Safer se bloque à cause de la viticulture »
Emmanuel Hyest, président de la FNSafer, revient sur la situation financière des Safer évoquée lors des Assises des Safer le 30 novembre dernier, se défendant de tout catastrophisme.
Emmanuel Hyest, président de la FNSafer, revient sur la situation financière des Safer évoquée lors des Assises des Safer le 30 novembre dernier, se défendant de tout catastrophisme.
Aux Assises des Safer le 30 novembre, vous avez évoqué auprès de la presse des difficultés financières signalées au sein de leur réseau, fragilisé par un recul des transactions foncières en 2023 et parlé de « signes avant-coureurs d’une rétraction du marché », pouvez-vous nous en dire plus ?
Emmanuel Hyest : C’était au moment des questions et réponses avec la presse, j’ai évoqué un risque, ce n’était pas une annonce officielle. Le marché de certaines Safer se bloque à cause de la viticulture, la baisse des transactions peut engendrer des difficultés. Après Bordeaux, ce sont les Safer d’Occitanie et de Paca qui sont concernées.
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D’autres Safer connaissent-elles des difficultés ?
C’est essentiellement la viticulture qui connait un gros changement de marché. Ailleurs, il y a juste le marché des maisons de campagne qui se calme. Sur la terre agricole pure, il n’y a pas d’inquiétude.
Sur la terre agricole pure il n’y a pas d’inquiétude
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La hausse des taux d’intérêt joue-t-elle aussi sur vos activités ?
Cela joue plus sur les prix que sur le marché lui-même. Lorsque le taux d’intérêt augmente, l’enveloppe que les acteurs sont prêts à mettre en termes de prix diminue.
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Alors que les Safer sont financées par les transactions, quel impact pourrait avoir la baisse des transactions sur leurs activités ?
Comme n’importe quelle entreprise, si les difficultés se posent une année ça va, mais si elles deviennent récurrentes cela peut poser des problèmes pour intervenir sur son marché. Quand on stocke des terres, il faut un minimum de fonds propres. Mais pour l’instant on n’en est pas à ce stade-là. Il n’y a pas de péril de retournement de marché. Nous sommes juste attentifs au ralentissement sur certains secteurs. Si le marché se referme c’est aussi un signe d’inquiétude pour l’agriculture.
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Vous avez aussi évoqué lors des assises la mise en œuvre du fonds de portage de foncier Elan, où en est ce dossier ?
La décision a été annoncée, on attend la garantie d’une participation de fonds publics pour le lancer définitivement. Plus on attend, plus les jeunes ont du mal à s’installer. On a besoin de cet outil supplémentaire pour aider au renouvellement des générations en agriculture. On ne comprend pas aujourd’hui pourquoi ça bloque.
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