Marché foncier rural : le prix des maisons de campagne en hausse de 6,4% en 2020
Les confinements en 2020 ont eu pour effet de stimuler la demande et les prix des maisons de campagne. Une tendance qui se confirmait sur les premiers mois de 2021.
Les confinements en 2020 ont eu pour effet de stimuler la demande et les prix des maisons de campagne. Une tendance qui se confirmait sur les premiers mois de 2021.
[Mis à jour le 30 mai 2022]
En 2020, il s’est vendu 111 930 maisons de campagne, un nombre record de transactions selon le groupe Safer malgré le premier confinement qui a fortement ralenti le marché. Sur l’année, le nombre de transactions a ainsi progressé de 6,6 %, pour une surface de 63 110 ha (+ 9 %) et une valeur totale du marché de près de 23,5 milliards d’euros (+ 12,1 %). Soit une meilleure performance que le marché immobilier du logement ancien a atteint 1,024 million de ventes en décembre 2020, en baisse de 4 % par rapport à décembre 2019. Le prix moyen de chaque lot s’est élevé à 182 000 euros (+6,4%) pour une surface moyenne en hausse de à 5 620 m2.
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Cette évolution marquée du prix fait suite à trois années de hausse plus modérée : + 2,7 % en 2017, + 2,1 % en 2018 et + 1,8 % en 2019. Sur ces trois années, le prix des maisons progressait moins vite que celui des logements anciens (+ 3,2 % en 2017 et 2018 et + 3,8 % en 2019).
« Cette hausse du prix moyen est due en partie à une augmentation de la surface moyenne des terrains des maisons à la campagne. Celle-ci gagne 2,2 % en 2020 à 5 650 m². Mais la hausse de la surface des terrains ne suffit pas à expliquer seule la hausse du prix moyen en 2020. Cette dernière traduit aussi l’augmentation de la demande pour ce type de biens à la suite du confinement du premier semestre », note le groupe Safer.
Emballement des prix dans certains départements
Dans certains départements, le groupe Safer note même un emballement des prix : en Côte-d’Or (+ 19,4 %), dans l’Yonne (+ 12,4 %), dans les Yvelines (+ 12,8 %) et dans la Somme (+ 11,2 %). La Haute-Marne (+ 15,1 %) et les Hautes-Alpes (+ 10,2 %) connaissent aussi des hausses de prix supérieures à 10 % conjuguées à une augmentation de plus de 20 % du nombre de transactions. Le Finistère, avec 10,5 % d’augmentation des transactions, voit ses prix grimper de 11,4 %. La Haute-Saône et le Vaucluse se démarquent également avec 9 % d’augmentation du nombre de transactions et, respectivement, + 10,4 % et + 11,4 % sur le prix de vente moyen.
En Normandie, l’augmentation du nombre de transactions est marquée dans l’Orne (+ 22,5 %) et les prix progressent de 8,2 %. Elle est plus modérée dans l’Eure (+ 10,5 %) et dans le Calvados (+ 4,6 %), où les prix gagnent respectivement 9,2 % et 11,6 %.
Je pense que cet exode inversé va être durable
Le marché a été « dopé par la recherche d'espace, l'essor du télétravail voire le changement de résidence principale », a détaillé Loïc Jégouzo, ingénieur d'études du groupe Safer, le 27 mai. Il relève que l'âge moyen des acquéreurs a augmenté (44 ans et 8 mois, +7 mois). « Nombreux sont nos concitoyens qui souhaitent changer de lieu de vie et de façon de vivre », a complété le président de la FNSafer, Emmanuel Hyest.
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« Je pense que cet exode inversé par rapport à ce qu'on a connu ces dernières dizaines d'années va être durable », a-t-il ajouté, notant que la tendance se confirmait dans les premiers mois de 2021. « Est-ce qu'ils seront agriculteurs demain ? Ce n'est pas sûr. On vit différemment, on ne devient pas agriculteur », a-t-il complété.
Au sens des Safer, une maison à la campagne est un bien bâti à usage de résidence (principale ou secondaire) vendu avec un terrain agricole ou naturel de moins de 5 hectares, libre de bail, acquis par des non-agriculteurs.