Salon de l’agriculture 2025 – Le prix au détail de la baguette progresse entre les premiers semestres 2023 et 2024, celui des pâtes recule, selon l’OFPM
Lors d’une conférence organisée par FranceAgriMer le 27 février 2025, les résultats intermédiaires de l’Observatoire de la formation des prix et des marges (OFPM) ont été dévoilés. Selon ceux-ci, le maillon distribution présente la contribution la plus importante dans l’évolution du prix au détail entre le premier semestre 2023 et le premier semestre 2024 pour la baguette et les pâtes.
Lors d’une conférence organisée par FranceAgriMer le 27 février 2025, les résultats intermédiaires de l’Observatoire de la formation des prix et des marges (OFPM) ont été dévoilés. Selon ceux-ci, le maillon distribution présente la contribution la plus importante dans l’évolution du prix au détail entre le premier semestre 2023 et le premier semestre 2024 pour la baguette et les pâtes.

Pierre Claquin, directeur Marchés, Études et Prospectives de FranceAgriMer, auquel est rattaché l’Observatoire de la formation des prix et des marges (OFPM), a présenté sur le Salon international de l’agriculture (SIA) les données intermédiaires de l’OFPM sur vingt produits alimentaires, parmi lesquels la baguette et les pâtes.
Reflux de l’inflation sur les coûts de production hors salaires sur le premier semestre 2024
Après les très fortes hausses de prix au détail des produits à base de céréales depuis la pandémie de Covid et le début de la guerre en Ukraine, « l’inflation a reflué de façon très nette en 2024, sans toutefois revenir à son niveau d’avant la crise. En France, ce reflux est plus rapide que dans les autres pays de l’OCDE », a rappelé Pierre Claquin. Dans l’Hexagone, les prix agricoles et les prix des intrants ont suivi également une tendance baissière, de même que les prix de production industriels et ceux de l’électricité sur le premier semestre 2024, selon l’Insee. « De leur côté, les salaires de l’industrie agroalimentaire ont poursuivi leur hausse », a-t-il en revanche constaté. Gardons en effet en tête que les données de l’OFPM concernent des marges brutes, qui ne sont pas équivalentes aux marges nettes, et dont l’évolution peut aussi être liée à celle des coûts de production.
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Fin de cycle inflationniste sur les prix agroalimentaires au premier semestre 2024
Sur les prix au détail alimentaires, on peut bien parler de fin du cycle inflationniste, alors que l’inflation alimentaire tirait l’inflation générale en 2023. « Dès mars 2024, l’inflation alimentaire est repassée sous l’inflation générale, pour s’afficher à 2,3 % sur le premier semestre 2024 contre 2,5 % pour l’inflation totale », explique Pierre Claquin. De plus, elle a commencé plus tardivement et s’est stabilisée à un niveau moins élevé en France que dans le reste de l’Union européenne.
En ce qui concerne la baguette et les pâtes, leur évolution de prix reste même sous l’inflation alimentaire, avec une hausse de prix de 1,2 % pour la baguette entre juin 2023 et juin 2024, voire une très légère baisse du prix au détail pour les pâtes.

Le maillon distribution tire vers le haut les prix des deux produits
Entre le premier semestre 2023 et le premier semestre 2024, le coût de la matière première et le maillon transformation (meunerie et semoulerie-pasterie) tirent le prix au détail de la baguette et des pâtes à la baisse, tandis que la distribution le tire vers le haut. « L’évolution du coût de la matière première aurait contribué à baisser les prix du panier en moyenne de 1,4 point », a précisé Pierre Claquin.
Recul de la marge brute de la meunerie et de la semoulerie-pasterie
La meunerie et surtout la semoulerie-pasterie, en revanche, voient leur marge brute reculer sur la période, contrairement à la majorité des autres industries agro-alimentaires suivies, notamment l’industrie laitière.
Hausse de la marge brute de la distribution sur la baguette mais surtout sur les pâtes
La marge brute de la distribution progresse fortement pour les pâtes, et le recul des prix du blé dur et de la marge brute semoulerie-pasterie permet de maintenir le prix au détail relativement stable. Pour la baguette, la progression de la marge brute distribution (grandes et moyennes surfaces et artisans boulangers) est plus contenue.

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Sur l’ensemble du cycle inflationniste, la hausse des prix des pâtes et de la baguette est portée par l’augmentation des marges brutes distribution et transformation
Si l’on se replace à l’échelle du cycle inflationniste et qu’on considère l’évolution des marges brutes et du coût de la matière première, la distribution continue de porter la hausse du prix de la baguette (environ 15 %), qui est resté cependant maîtrisée par rapport aux autres produits alimentaires. La hausse de la contribution de la meunerie s’inscrit sous la moyenne du panier, tandis que le coût de la matière première blé tendre a très peu évolué.
Pour les pâtes, sur une inflation d’environ 45 % entre le premier semestre 2021 (S1 2021) et le premier semestre 2024 (S1 2024), c’est la semoulerie qui porte la majeure partie de la hausse avec environ 23 points, contre environ 16 pour la distribution et 6 pour la matière première agricole.
Les pâtes enregistrent une inflation d’environ 45 % entre le premier semestre 2021 et le premier semestre 2024.
Pour ces deux produits, la contribution de la matière première agricole est inférieure à la moyenne du panier. Notons bien sûr la forte augmentation des prix de l’électricité sur la période, qui a augmenté les coûts de production de la semoulerie-pasterie, de la meunerie et de la boulangerie. « Plus les prix au détail étaient faibles, plus la hausse constatée était prononcée », a constaté Pierre Claquin.

La marge brute de la meunerie a repris sa place dans le prix au détail, tandis que la part de celle de la distribution a particulièrement augmenté pour les pâtes
En ce qui concerne la part de chacun des maillons dans le prix au détail hors taxe (HT), et non plus son évolution, on constate que contrairement aux autres produits étudiés, la part du coût de la matière première dans le prix au détail recule pour la baguette et les pâtes, au profit de la marge brute meunerie pour la baguette et de la marge brute distribution pour les pâtes.
La part du coût de la matière première dans le prix au détail recule pour la baguette et les pâtes, au profit de la marge brute meunerie pour la baguette et de la marge brute distribution pour les pâtes.
En meunerie, les marges brutes se sont effectivement reconstituées à la fin du cycle après plusieurs années de compression où elles ont absorbé les hausses des autres maillons.
Sur les pâtes, la part de la marge brute (MB) de la transformation et du coût de la matière première dans le prix au détail reculent largement. Contrairement à la majorité des autres denrées alimentaires, la part de la marge brute distribution dans le prix au détail pour les pâtes a progressé sur la période (plus de 5 points entre le premier semestre 2021 et le premier semestre 2023). « Un décrochage en volume sur la consommation des produits alimentaires s’est ressenti sur la chaîne de valeur », a conclu Pierre Claquin.
