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L’activité des entreprises de l’aval de la filière porcine bretonne a été très dynamique en 2019

Abatteurs et transformateurs de la filière porcine bretonne ont bénéficié d’une activité robuste en 2019, tirée notamment par la forte hausse des exportations.

La viande de boucherie bretonne a été très demandée à l'international. © D. Poilvet
La viande de boucherie bretonne a été très demandée à l'international.
© D. Poilvet

Dans la poursuite des années précédentes, les industriels de la filière porcine bretonne se développent. En 2019, le rythme de croissance des abattages bretons de porcs s’est légèrement accéléré (+1,3 % sur un an après +0,9 % entre 2017 et 2018), atteignant un nouveau record à près de 1,31 million de tonnes de porcs abattus. Si sur le marché intérieur la demande française est à la peine, à l’export c’est une autre histoire. La consommation de viande porcine en France se dégrade sensiblement en 2019 d’après FranceAgriMer. Calculée par bilan, elle se replierait de presque 3 % sur un an (-2,4 % par rapport à la moyenne sur cinq ans selon Agreste).

La consommation des ménages à domicile manque de dynamisme tant pour les viandes fraîches (-5,8 % sur un an selon Kantar Worldpanel) que pour les charcuteries (-1,5 % dont -2,9 % en jambons). Les produits français et bretons ont en revanche été très demandés en 2019 à l’international. Les exportations françaises de l’ensemble des produits porcins (y compris les abats) se développent en 2019 en valeur comme en volume (respectivement de +19,9 et +9,4 %).

Pour la Bretagne, d’après les données des Douanes intégrant la viande porcine dans la catégorie des viandes de boucherie, 2019 enregistre la meilleure performance des cinq dernières années. Avec 1,023 milliard d’euros générés par les ventes à l’export de viandes de boucherie et 176 millions d’euros (M€) par les produits à base de viande telles que les charcuteries, ce sont donc 26 % du chiffre d’affaires breton agroalimentaire à l’exportation en 2019.

Son cheptel étant décimé par la fièvre porcine africaine, la Chine a particulièrement été aux achats pour la viande de boucherie bretonne (244 M€, +77 % sur un an), beaucoup moins pour les produits à base de viande (385 000 euros ; -21 %). À titre d’exemple, Cooperl, le leader breton et français, rapporte qu’il exporte 30 % de ses volumes à l’international et 10 % vers ce pays. Vigilance, toutefois, car ces marchés comportent aussi des risques à plus ou moins long terme.

Après la fermeture inattendue du marché alimentaire russe en 2014, une nouvelle déstabilisation pourrait venir de l’issue du Brexit qui s’est fait attendre tout au long de l’année 2019. Fin 2019, la paralysie des ports par les mouvements sociaux contre la réforme des retraites a pu perturber les exportations. Début 2020, le tsunami mondial Coronavirus prend le relais. Toutes les interrogations dorénavant portent sur les impacts de cette pandémie aussi bien en Chine que sur les marchés français et européen.

Entrée en résistance du secteur de la charcuterie

Les acteurs du secteur de la charcuterie-salaison, majoritairement des PME, ont pris de plein fouet la hausse du prix de la matière première, après avoir bouclé les négociations annuelles avec la grande distribution. Ils ont finalement obtenu des renégociations en cours d’année. Sous la pression de la demande dynamique à l’export en 2019 et début 2020, des difficultés d’approvisionnement sur le marché intérieur sont dorénavant redoutées par ce maillon.

Le secteur de la charcuterie-salaison s’illustre plus particulièrement sur le front des reprises d’entreprises. L’évènement majeur de 2019 en France reste la cession par le suisse Nestlé du capital majoritaire de sa division charcuterie Herta à l’espagnol Casa Tarradellas. Le groupe Bigard avait également fait une offre. Agrial renforce depuis quelques années son pôle Viandes. Après les reprises des bretons Brient et Tallec en 2017 et 2018, c’est au tour des sociétés charcutières Sibert et la Bresse, dans l’Ain, d’intégrer le giron du groupe normand.

Le groupe breton Jean Floc’h a repris les Salaisons Chambost (Rhône). Enfin, Le groupe isérois Popy poursuit également sa conquête du territoire breton. Aux côtés d’Amand-Bianic (Saint-Martin-des-Champs dans le Finistère et à Beignon dans le Morbihan) entré dans son giron en 2017, se retrouve dorénavant AT France à Plouay (ex-Salaisons du Père Isidore) dans le Morbihan, par le biais de la reprise de sa maison-mère Gilbert Lemelle dans l’Aube.

Côté investissements, des efforts et des projets ont été recensés dans des entreprises de toutes tailles. En parallèle des gros établissements qui poursuivent leurs programmes pluriannuels (Cooperl à Lamballe, Socopa Viandes à Châteauneuf du Faou, Gatine Viandes à la Guerche-de-Bretagne, Société Bernard…), la conserverie Maison Cospérec a investi 250 000 euros dans la rénovation de ses équipements et l’extension de son site de production à Langonnet.

Après avoir modernisé sa station d’épuration (100 000 € en 2019), l’abattoir multiespèces familial Quintin Viandes projette une extension de ses locaux avec une salle de découpe de viandes complétée par un point de vente (projet à 1,20 M€). Enfin, Bretagne Viande Bio réfléchit à la création d’un nouvel atelier de transformation des viandes. En parallèle, des projets bretons d’abattoir de proximité (Lannion/Plounévez-Moëdec, Saint-Jean-Brévelay…) avancent.

Pour ce qui est de l’abattoir intercommunal au Faou, la délégation de service public a de nouveau été accordée à la société Lucien Corre, dans l’attente du nouvel établissement qui sera opérationnel fin 2021. Plus loin, la filiale bretonne Jean Stalaven du groupe Euralis investit chez Teyssier Salaisons (1,40 M€) en Ardèche.

Résilience mise à rude épreuve dans les mois à venir

Les industriels se montrent toujours prêts à embaucher en 2019. Nombreux sont ceux qui ont fait état de besoin en main-d’œuvre pour des métiers très divers : Agromousquetaires pour ses sites finistériens et bretillien (Monique Ranou, SBA, Gatine Viandes), Cooperl, Bigard et sa filiale Socopa Viandes à Châteauneuf-du-Faou, CAP à Pleucadeuc la filiale du groupe Jean Floc’h ou encore Guyader Gastronomie pour son pôle charcuterie à Saint Agathon… et pour des regains d’activités de fin d’année comme chez la société Tallec.

L’emploi est un enjeu fort pour ce secteur, plus particulièrement pour la charcuterie qui ne peut pas automatiser toutes ses opérations. Or, la filière souffre d’un manque d’attractivité de certains de ses métiers. Avec l’arrivée du Coronavirus début 2020, l’appel à la mobilisation des salariés agroalimentaires est incontournable pour assurer l’alimentation des Français ; en fonction de leurs débouchés, toutes les d’entreprises ne sont pas impactées de la même façon. Partage de salariés entre unités en arrêt et celles qui tournent à plein régime…, la filière se mobilise.

Côté Web

Retrouvez toutes les informations du suivi de l’actualité des entreprises de l’aval sur www.synagri.com/synagri/iaa-la-revue-de-l-observatoire-des-iaa

Les acteurs de l’abattage et de la première transformation en Bretagne

 
Les acteurs de l’abattage et de la première transformation en Bretagne © Observatoire économique et ...
Observatoire économique et social des filières agricoles et agroalimentaires des chambres d’agriculture de Bretagne

Meilleure performance en 1999 depuis cinq ans

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