La vaccination des cochettes, l’une des clefs sanitaires
Une étude menée par Ceva santé animale sur la dynamique des infections à Mycoplasma hyopneumoniae et à Circovirus de type 2 démontre l’intérêt de la vaccination des cochettes sur le statut sanitaire des animaux de l’élevage.
Une étude menée par Ceva santé animale sur la dynamique des infections à Mycoplasma hyopneumoniae et à Circovirus de type 2 démontre l’intérêt de la vaccination des cochettes sur le statut sanitaire des animaux de l’élevage.
L’importance de la vaccination des cochettes dans la maîtrise des pathologies Circovirus de type 2 (PCV2) et Mycoplasma hyopneumoniae (M.hyo) : voilà l’un des enseignements à retenir du dernier symposium tenu par le laboratoire pharmaceutique Ceva santé animale qui s’est tenu à Rennes le 12 octobre dernier. Dans une étude menée dans 20 élevages du Grand Ouest, Sophie Brilland, responsable technique Ceva santé animale France, met à jour des données sur les différences de dynamiques d’excrétions suivant que les protocoles vaccinaux incluent ou non les nullipares. Les conclusions montrent un impact significatif de la vaccination des cochettes sur la diminution du risque d’avoir des truies PCR PCV2 positives. De plus, associé à celle réalisée sur les multipares, le protocole de vaccination chez les cochettes a aussi tendance à réduire le risque de porcelets excréteurs au sevrage avec une contamination plus tardive. De même, la vaccination à M.hyo des cochettes en plus de celle des porcelets en post-sevrage atténue l’excrétion de M.hyo en engraissement et en post-sevrage. « Sur l’ensemble des élevages enquêtés, la moitié d’entre eux s’est révélée avec au moins un prélèvement positif à M.hyo sauf principalement ceux qui vaccinaient les cochettes et les porcelets en post-sevrage », constate Sophie Brilland.
Une prévalence faible au sevrage
La vaccination des cochettes semble donc apporter un plus dans la maîtrise des deux pathologies. Constat d’autant plus important qu’il demeure délicat de les prévenir et qu’en élevage, la détection reste difficile avec des excrétions principalement tardives. « Dans notre étude, moins de 20 % des élevages présentent des animaux infectés au sevrage, que ce soit pour le PCV2 ou la M.hyo. Avec en plus, un couple porcelet excréteur et truies excrétrices qui n’est pas forcément systématique », explique la responsable technique. Et de reprendre : « La prévalence augmente en post-sevrage, surtout pour le PCV2. Elle est forcément plus importante en engraissement avec, toujours pour le PCV2, 70 % des élevages qui avaient au moins un animal positif, dont certains qui appliquaient le protocole vaccinal complet : cochettes, truies et porcelets ».
Des protocoles vaccinaux qui influencent la dynamique d’excrétion
Bien sûr, Sophie Brilland a insisté sur le fait que l’étude, qui a porté sur des éleveurs choisis au hasard dans le Grand Ouest et non sur des signes cliniques, est une photographie à un instant T. Pour elle, l’impact des protocoles vaccinaux sur la dynamique d’excrétion nécessiterait d’être confirmé à une plus grande échelle. Car sur le terrain, ces pathologies persistent. Le docteur Salvador Oliver Ferrando, vétérinaire Ceva santé animale Espagne, a d’ailleurs rappelé que les meilleures méthodes de prévention restent la maîtrise de la conduite d’élevage (non-mélange), le respect des normes de biosécurité et les bonnes pratiques vaccinales.
1 194 080 poumons notés avec le Ceva Lung Program
Néanmoins, Ceva santé animale continue à progresser dans la connaissance de ces pathologies respiratoires notamment grâce aux outils d’analyse mis en place tel que le CLP : Ceva Lung Program. Lancée au Space en 2016, cette méthode d’évaluation des poumons à l’abattoir est disponible sous forme d’application mobile et renforce au fil des années sa puissance statistique. "1 194 080 poumons ont été notés depuis 2016. Aujourd’hui, les porcs produits en France issus de six organisations de producteurs sont inclus dans la démarche", souligne Bertrand Maynard, responsable services et équipements de vaccination Ceva santé animale (voir aussi Réussir Porc juillet-août 2018 page 28). Ainsi, des cartographies périodiques des résultats de notations pulmonaires et de leur évolution par grandes zones géographiques sont possibles. De même, un rapport quadrimestriel faisant le bilan des contrôles est proposé. Ces outils visent donc à gagner en rapidité pour mieux évaluer et maîtriser les pathologies respiratoires. Le leitmotiv de Ceva au travers de cette application étant : « Plus d’analyse pour davantage d’expertise ».
20 éleveurs aux protocoles vaccinaux différents enquêtés
Sur l’ensemble des 20 éleveurs enquêtés, cinq élevages utilisaient un vaccin PCV2 sur les cochettes et les truies, cinq autres vaccinaient en plus les porcelets et cinq ne faisaient aucune vaccination. Concernant le M.hyo, huit des élevages enquêtés ne vaccinaient que les porcelets, neuf administraient en plus un vaccin aux cochettes et deux n’avaient aucun vaccin M.hyo effectué.