La Ferme digitale : Paolin Pascot secoue l’Agtech à la LFDay
Face aux défis climatiques, l’agriculture doit mener sa quatrième révolution grâce à l’innovation, avec moins de moyens financiers à disposition. D’où la nécessité pour les start-up de l’écosystème Agtech de revenir aux basiques et au « bon sens paysan » selon le cofondateur de La Ferme digitale.
Face aux défis climatiques, l’agriculture doit mener sa quatrième révolution grâce à l’innovation, avec moins de moyens financiers à disposition. D’où la nécessité pour les start-up de l’écosystème Agtech de revenir aux basiques et au « bon sens paysan » selon le cofondateur de La Ferme digitale.
Ce matin, à Ground control à Paris, la septième édition de la LFDay, rendez-vous annuel de l’innovation agricole européenne organisé par La Ferme digitale, commence au rythme de Crazy in love de Beyoncé.
« Emergence » tel est le thème de cet évènement qui réunit cette année 2000 personnes autour de 200 start-up. En référence à « l’émergence de nouveaux types de financements, d’une nouvelle génération d’agriculteurs, de nouveaux équilibres au service du vivant, et de nouveaux consommateurs et de nouveaux modèles alimentaires », selon les propos introductifs de Jérôme Le Roy, président de La Ferme digitale.
Retour aux basiques et au « fucking bon sens paysan » !
Née en 2016, l’association compte aujourd’hui 126 membres dont les solutions sont utilisées par 200 000 agriculteurs. Et le rythme ne devrait pas ralentir pour répondre à la 4e révolution agricole en cours…. A condition de faire preuve de « fucking bon sens paysan », comme le souligne avec humour Paolin Pascot, cofondateur d’Agriconomie et de la Ferme digitale.
« Face à nous un défi majeur, avec une trajectoire environnementale désastreuse devant nous. Ce n’est pas un cauchemar, c’est la réalité et l’agriculture et l’alimentation font partie des secteurs les plus destructeurs au niveau environnemental, c’est un fait », lâche l’entrepreneur (en anglais) sans mâcher ses mots. « D’où la nécessité de trouver des solutions ».
Les fonds pour innover se font rares
Problème : les fonds se font rares pour innover. Au niveau mondial, le secteur de l’AgFoofTech a vu ses financements baisser de 60% sur le premier trimestre 2023 soit 900 de dollars en moins, pointe Paolin Pascot. Et « malheureusement ce n’est pas fini, j’ai vu plusieurs financeurs il y a deux semaines qui m’ont dit que pendant un an ils ne mettraient pas un euro dans une nouvelle entreprise », confie-t-il.
« C’est pas drôle mais notre rôle c’est de vous le dire, il faut revenir au bon sens paysan ! », poursuit-il citant les critères fondamentaux d’une entreprise résiliente dans ce climat : business modèle durable, marge, ebitda et trésorerie.
On doit faire la 4e révolution agricole avec moins d’argent
Pas question de baisser les bras, enjoint-il devant un parterre de startupers : « on doit faire la 4e révolution agricole avec moins d’argent. Car l’agriculture est le secteur qui a le plus de solutions en main pour répondre aux défis climatiques ». Mais pour ce faire, il va falloir plus de talents et de synergies, « mais on a toutes les solutions en tête », rassure-t-il.