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Frédéric Gontard, éleveur ovin dans la Drôme
« Je stocke de la laine depuis trois ans »

Les curons de laine s'entassent dans le hangar, dédié au matériel agricole et gênent l'éleveur dans son travail. © B. Morel
Les curons de laine s'entassent dans le hangar, dédié au matériel agricole et gênent l'éleveur dans son travail.
© B. Morel

« La laine de mon troupeau est stockée sous un hangar depuis deux ou trois ans. Auparavant, c’était la fédération ovine de mon département qui se chargeait de collecter la laine dans les élevages et la vendait ensuite à des grossistes. Avec la crise des débouchés et l’écroulement des prix de la laine, les grossistes ne prennent plus rien, si ce n’est du mérinos et d’autres laines assez fines au coup par coup. Mais la laine de mes 350 brebis Préalpes et Mourerous ne correspond pas aux faibles demandes de la filière. Je stocke aujourd’hui une dizaine de curons sous un hangar dédié aux machines. Ils sont un peu gênants et prennent plus de place que je ne voudrais leur en donner. J’ai essayé d’épandre de la laine sur mes terres, mais j’ai vite arrêté car les fibres se coincent dans les roulements et la machine a failli casser. J’essaye de trouver d’autres façons de m’en débarrasser, mais entre ce qui est impossible et ce qui est interdit, je n’ai pas beaucoup de latitude.

Depuis peu, j’ai envoyé quelques kilos de laine pour analyser la qualité. La fédération nationale ovine a en effet démarré le projet Tricolor qui a pour but de trouver pour chaque race ovine un débouché pour sa laine. C’est une initiative intéressante mais il faut garder à l’esprit que les résultats mettront du temps à arriver et il faudra compter encore plus de temps pour qu’une vraie collecte se mette en place. Pourtant, la laine de Préalpes est bien adaptée pour la confection de matelas grâce à son élasticité. Ma pile de curons s’agrandit encore cette année car la tonte est en train d’être faite. Il faut compter entre trois et cinq curons par tonte. Pour avoir discuté de la situation avec le tondeur, la situation est partout la même. Les éleveurs ne savent plus quoi faire de leurs toisons. Les plus anciennes doivent être désormais invendables car jaunies et vieillies. Ponctuellement et plutôt des éleveurs de petites troupes arrivent à nouer des partenariats avec des filatures locales mais, pour le plus grand nombre, la situation est très compliquée. Nous n’avons aucune visibilité sur un potentiel déblocage de la filière internationale… »

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